Remakes, reboots, prequels… Depuis plusieurs années maintenant, les producteurs semblent être pris entre une volonté de répondre à une certaine nostalgie, et une volonté de surfer sur des films qui ont fait leur succès. Forcément, l’arrivée d’un nouveau « Spider-Man » pose des questions, quand cinq films, déjà, ont récemment été réalisés à son sujet. La nuance ici est que Marvel a repris les droits cinématographiques suite à des discussions avec Sony, et après quelques années, vint Spider-Man : Homecoming.
Pas d’origin-story cette fois, le héros nous est directement présenté suite aux événements de Captain America : Civil War. Dès les premières minutes, l’ouïe du célèbre thème de l’homme-araignée annonce la couleur du film. A l’image de l’adolescent visiblement énergique et tête brûlée qu’est Peter Parker, Spider-Man : Homecoming est un concentré d’action et de dérision qui ne va pas aussi loin qu’un Deadpool, mais s’avère savoureusement décomplexé. En effet, le film ne lésine pas sur l’utilisation de la carte de l’humour, mais ne le fait jamais de manière trop lourde pour savoir déclencher un rire bienvenu.
Spider-Man : Homecoming ne se prend pas au sérieux, et il le revendique. Pour autant, il n’est pas ridicule non plus. C’est là que je le distingue, par exemple, du récent Wonder Woman, qui demeure un échec à mes yeux. Ce dernier voulait jouer sur plusieurs terrains, s’égarait et se fourvoyait pour finalement être un film assez fouillis, maladroit et décevant. Ce Spider-Man : Homecoming a l’avantage d’être franc dans sa démarche et de toujours être honnête avec son spectateur. C’est un film qui cumule un certain nombre de clichés habituels des blockbusters hollywoodiens et qui reste un divertissement, mais cela ne l’empêche pas de montrer quelques bonnes trouvailles et d’entraîner le spectateur dans son histoire.
Cette capacité à faire rire à travers des gags volontaires, mais aussi à rire de lui-même, montre qu’il ne s’agit pas que d’une simple vache à lait pour producteurs cupides, mais d’un film qui a été écrit et pensé pour plaire aux fans de la première heure, tout en étant capable de s’intégrer dans le Marvel Cinematic Universe. Pour cela, le film se déroule sans temps morts, n’est jamais trop prévisible et propose un petit vent de fraîcheur au sein du MCU qui, il faut se le dire, nous a habitué à des films parfois trop lisses et redondants.
Spider-Man : Homecoming est donc à mes yeux un film réussi, pas exceptionnel ni extraordinaire, car ce n’est pas vraiment son but non plus, mais sa franchise et son honnêteté lui donnent une authenticité et un caractère particulier qui fait accrocher. Tom Holland, encore tout jeune, était également ici mis à l’épreuve et réussit une belle performance en parvenant à bien reprendre le rôle de Peter Parker, avec un aspect plus déjanté et insouciant que ses prédécesseurs. Voilà un bon film pop-corn qui fait plaisir à voir et qui nous fait en redemander.