Je ne suis pas un grand adepte des films de super-héros. Je dirais même que je suis plutôt un novice en la matière. Un X-men par-ci par-là, la Bat-Saga de Nolan, Doctor Strange sorti plus récemment, c’est à peu près tout ce qui compose l’étagère super-héroïque de ma filmothèque. À une exception près. J’ai été émerveillé étant plus jeune par la trilogie de Spider-man interprété par Tobey Maguire, j’ai passé de nombreuses heures sur les jeux vidéo qui en ont résulté, et les deux films starring Andrew Garfield ont su me convaincre. À sa façon, l’univers de Spider-man a marqué mon enfance et me touche encore aujourd’hui. J’avais donc hâte de découvrir ce que Homecoming me réservait.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le film parvient à se détacher de façon surprenante de ses prédécesseurs. Exit les explications sur l’origine de l’infection, exit l’épisode de la mort de l’oncle Ben. Après tout, pourquoi pas, ces histoires nous ont déjà été servies à deux reprises, alors autant entrer directement dans le vif du sujet.
La caractérisation des personnages diffère également des opus précédents, en bien comme en mal. Peter Parker a eu un traitement intéressant. Dans la même veine que celui interprété par Andrew Garfield, il est bien plus jeune et de fait bien plus téméraire. Sa personnalité se définit aussi et surtout par la dichotomie créée entre Peter Parker, un garçon peu sûr de lui, tourmenté à l’école et bouc émissaire favori des relous du lycée, et Spider-man, le flambeur rigolo qui aime énerver ses adversaires avant de les neutraliser. Ce genre de personnage est assez déjà-vu et stéréotypé, mais ça fonctionne.
Adrian Toomes, « le Vautour » (aka. Le méchant de l’histoire), est également bien travaillé. On comprend ses objectifs au fur et à mesure que le film avance, on le craint, mais on a tout de même un peu d’empathie pour lui. Malheureusement, lui et Peter Parker sont les seuls personnages intéressants de l’histoire.
Liz, la fille dont est amoureux Peter, est vide de sens et d’intérêt. On ne sait finalement rien d’elle, si ce n’est qu’elle préside un quelconque club du lycée. Ses scènes avec Peter Parker n’ont rien ni d’attachantes ni ne sont réellement importantes pour le déroulement de l’histoire puisqu’elle se caractérise la plupart du temps par un « Tu viens à ma fête samedi soir ? » suivi quelques minutes plus tard par un « Je suis déçue, tu n’es pas venu à ma fête samedi soir. » Même Peter ne semble pas finalement y être plus attaché que ça. C’est assez curieux et dommage, puisque d’une manière générale, que ce soit pour Gwen Stacy ou Mary Jane, les personnages auxquels Peter Parker tient par-dessus tout, représentent sa faiblesse, ce sont les personnes qui le poussent à se poser des questions sur son autre personnalité, qui le pousse à l’erreur parfois, et ça donne bien plus de profondeur au personnage qu’est Spider-man.
Dans un autre genre de déception, on retrouve tante May, qui perd toute personnalité au profit d’un effet comique, omniprésent d’ailleurs dans le film.
D’un point de vue scénaristique, sans être foncièrement mauvais, le film devient rapidement lassant tant la même structure se répète tout au long de l’histoire. Pour faire simple, Peter a rendez-vous quelque part, sur le chemin il détecte une anomalie, après une scène de combat plutôt correcte il finit par perdre, mais heureusement Tony Stark est là pour l’aider. Et la boucle se répète, jusqu’à la fin. Le film reprend un peu en intérêt lorsque l’on découvre l’identité du Vautour, donnant place à une très bonne scène entre lui et Peter dans une voiture.
En conclusion, Homecoming n’est pas un mauvais film, il possède des qualités indéniables d’un point de vue action, et surtout d’un point de vue comique (peut-être un peu trop présent). Seulement voilà, les différents problèmes de caractérisation des personnages, et la faiblesse du scénario le place du coup selon moi dans la catégorie des films que l’on regarde sans se prendre la tête, et il n’arrive pas au niveau des précédents films mettant en scène Spider-man.