Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

Et si les sentiments avaient des sentiments ?

Vice versa, dernier né de Pixar, nous propose un voyage au cœur du système cérébral. N'ayez crainte, pas de mots scientifiques compliqués ni de théorie freudienne sur l'inconscient dans ce dessin animé. Tout le fonctionnement de notre organe pensif nous est expliqué en cinq traits de personnalité : la Joie, la Tristesse, le Dégoût, la Peur et la Colère. Ces cinq concepts prennent l'apparence de petits personnages qui contrôlent les sentiments de Riley, "héroïne" de l'histoire.


Attention aux âmes sensibles, ce film d'animation est chargé en émotion. En effet, Vice Versa a été conçu de sorte que nous revivions les souvenirs de Riley, jeune fillette de 11 ans, passionnée de Hockey sur glace, qui vit très mal son déménagement du Minnesota pour se rendre à San Francisco. Ainsi, à chaque fois que l'on entre dans ses souvenirs, c'est une vague d'émotion intense que l'on se prend au visage. Car ces souvenirs traitent quasiment tous du thème de la famille, ce qui a la faculté de faire rapidement monter la larme à l’œil de grand gaillard comme moi.


La véritable force de Vice Versa, c'est que le film nous oblige à mettre en parallèle la vie de la jeune fille et la notre. Quand on nous parle des moments fondamentaux de la vie de Riley, on pense inconsciemment à nos souvenirs à nous. Il en va de même pour les moments de tristesse, et forcément cela accentue l'émotion que l'on peut ressentir en voyant ce film.


Le risque de manipuler à ce point l'émotion des spectateurs, c'est qu'au final les moments assez drôle passent à la trappe. Déjà qu'ils sont assez rare, ceux-ci ne nous font qu'esquisser un sourire, et c'est assez dommage pour un dessin animé. Il y a bien la scène du repas de famille, mais celle-ci constituant intégralement la bande-annonce de film, on perd l'effet de surprise.


Une autre chose qui m'a un peu perturbé aussi, c'est qu'au final le film se concentre bien plus sur les personnages de Joie et Tristesse, tant qu'on en perd de vue Riley elle-même. Quand on regarde bien, hormis les scènes de ses souvenirs, on voit que très peu la fillette dans sa nouvelle vie à San Francisco, et du coup j'ai eu du mal à m'attacher à ce personnage, tout du moins au personnage dans son présent, car dans ses souvenirs, Riley est juste craquante.


Avec Vice Versa, Pixar parvient à terriblement nous émouvoir, au même titre qu'un Toy Story, si ce n'est plus. Dans ce film, on voyage au cœur de l'esprit humain d'une manière plutôt original et pas si tordu que ça. Je regrette juste les quelques scènes supplémentaires sur la vie de Riley qui aurait été génial, et que le film soit du coup moins centré sur les personnages de Joie et Tristesse qui à la longue peut commencer à devenir agaçantes.

Ghuidrink
8
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le 28 juin 2015

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