L'Homme-Araignée nouveau est arrivé. Enfin presque puisque le public l'avait déjà aperçu dans Captain America : Civil War. D'emblée on peut dire qu'il confirme les espoirs placés en lui. En effet il adopte un ton proche des comics des dernière décennies avec beaucoup d'humour de la part de Spidey mais moins de la part des autres personnages. L'histoire est solide, plutôt classique mais comporte pourtant son lot de surprises. Le film est également une sorte d'hybride car si c'est le premier film de ce Spider-Man, ce n'est pas un premier volet à proprement parler. La présence de Robert Downey Junior et Mickael Keaton sont des atouts indéniables. Et surtout, Tom Holland est un Peter Parker digne d'intérêt.
Reboot ou retour ?
Un peu des deux, mon colonel. En effet l'équipe de Kevin Feige, le producteur de Marvel Studios avait prévenu : le film ne racontera pas une nouvelle (et énième) origin story. Non. Par contre un nouvel acteur incarnera le personnage principal. Si celui-ci porte le même nom que le précédent président de notre chère République, il n'a pas grand chose à voir avec lui en terme de charisme et de jeu d'acteur. Du haut de ses vingt et un ans, il livre une belle première prestation qui demande tout de même à confirmer dans ses futurs apparitions. Il est du reste bien épaulé par deux acteurs confirmés et par un casting globalement homogène et une réalisation propre.
Parker garde les pieds sur Terre
Les scénaristes ont décidés d'être fidèles à l'esprit de la bande dessinée. Peter Parker est décrit comme un adolescent comme les autres, qui a envie de plaire à son père... de substitution. Ce dernier est joué par un Robert Downey Junior en forme et à qui on a donné des répliques sérieuses et pas seulement des blagues comme dans Iron Man 3. La scène attendue de remontage de bretelles est d'une intensité surprenante, preuve que la formule Marvel est à maturité. Car pour l'action, on pouvait déjà leur faire confiance. Ici, il y a des scènes qui donneront le vertige à certains mais sans abuser, car les scénaristes se sont aussi rappelés que Spidey n'était qu'un Avenger occasionnel et qu'il ne combat que rarement des ennemis en terrain intergalactique dans le matériau d'origine. Les lecteurs des vignettes de la Maison des Idées ne pourront pas s'en plaindre ... ou si ?
"Well, they say you're judged by the strength of your enemies"
A propos du super-villain, il a un parfum de réalisme social, et cela aussi reflète le côte "quotidien new-yorkais" des comics. Michael Keaton est un choix judicieux (et presque logique, lire plus loin) dans le rôle du Vautour et on ne manquera pas de noter le clin d’œil à Birdman qui lui-même en faisait un à Batman. Lui aussi à droit à une scène intense face à Tom Holland (dans la voiture). Cette opposition ancrée dans une réalité américaine permet, au fond, de montrer comment la société environnante contribue à conditionner les parents qui créent les demons que les enfants devront combattre
La fameuse phrase "à grand pouvoirs grandes responsabilités" n'est pas prononcée mais mis en avant délicatement. Le tour de force est donc de nous faire ressentir les choses plus que de les déclamer tout en faisant des clins d'oeil sans cesse aux fans et experts en comics. Le concept même de l'homme-araignée remis au goût du jour de manière sobre. Les seuls véritables regrets viennent peut-être du futur personnage de MJ, de quelques longueurs, surtout au début et du pathos habituel. Et puis il casse tout notre ami arachnide-humanoïde et personne ne lui reproche ! Etonnant, non ?
Au bout du compte toutefois, le MCU réussit une nouvelle sortie et maintient la qualité de ces dernières années. Et comme d'habitude, rester jusqu'à la fin du générique, cela en vaut la peine.