Près d'une décennie que les fans attendent ça, le retour du fils prodige à la maison. Fan du personnage depuis les films de Raimi je n'étais pas du tout emballé, l'annulation de la saga de Webb m'ayant beaucoup déçu. Je n'en attendais rien, comme tout film du MCU.
Verdict ? Banal et sans intérêt mais appréciable sur certains points.
Ce retour à la maison du plus grand des héros Marvel se fait sans grande conviction mais n'est pas pour autant une épreuve tellement difficile à passer qu'on a hâte que le film se termine ; non, loin de là. Mais une chose est sûre : si j'avais vu ce film à la place de ceux de Raimi quand j'étais plus jeune, jamais je ne serais devenu fan du personnage.
Comme dans la dizaine de production précédentes le rythme est très bien géré et l'ennui y est quasiment absent. Sans surprise, le film fait parfois office de teen-movie et c'est là que ça pêche le plus, la faute au personnage de Liz dénué d'intérêt. Rassurez vous ce point n'est pas trop appuyé et on nous épargne d'une romance. En dehors de ça j'ai beaucoup aimé l'ambiance du film, on sent bien que Spider-Man est le héros du quartier qui fait tout pour aider son prochain. Le côté comédie est plutôt réussi également, excepté pour Spider-Man qui n'est ironiquement pas drôle. En revanche je regrette sincèrement que le réalisateur n'ait filmé aucune scène de voltige, si magnifique dans les deux sagas.
Au delà du fait que le film n'ait aucune identité suite à une réalisation fade, les scènes d'actions ne sont pas mémorables. On s'en approche avec la scène de l'avion malheureusement trop brouillonne et le combat final est trop vite expédié pour pouvoir marquer les esprits. De plus je trouve que Peter n'utilise pas assez ses pouvoirs (qu'est devenu le spidersense ?) et capacités (maintenant il a « Karen »...). Je suis peut être un peu dur parce qu'on prend quand même plaisir à voir Spidey botter du méchant et l'action est loin d'être mauvaise.
Venons en maintenant au plus important, aux deux points qui ont fait basculer ma note.
Spider-Man est unique dans l'univers Marvel et des super héros en général. Il est différent des autres ce qui explique sa très grande popularité au même titre que Superman ou Batman. C'est un mythe.
Enfin avant ce film ça l'était. Parce que je n'ai pas réellement reconnu le tisseur dans ce film. Ridicule par moment voir pitoyable, il est difficile de s'intéresser à ce personnage.
Je m'explique.
On aura beau dire ce qu'on veut sur les films de Raimi et Webb à chaque fois la mission de Peter allait plus loin que « j'arrête le méchant qui casse tout ». Chez le MCU tout ce que désire Peter c'est d'arrêter le grand méchant pour montrer à tonton Stark que lui aussi est fort. De même je n'ai pas ressenti de remise en question du héros, ce qui était le cas dans les précédents films (surtout les films de Raimi). Ce qui est le plus dommage cependant c'est qu'il a toujours eu une relation très fusionnelle avec Tante May, mise de côté ici et réduite à une « bonasse italienne » (et cette fin sans déconner, une insulte envers le personnage).
Mais en vérité ce qui me dérange le plus dans ce film c'est que tout lui est donné. Ce petit gars du Queens a toujours tout fait par lui même. Hors ici à part ses toiles tout lui est donné. La force du personnage étant qu'il représente le peuple (pas pour rien qu'on le surnomme friendly neighborhood), je trouve ça un peu grotesque qu'un milliardaire lui donne tout ce dont il a besoin.
Heureusement, on s'en sort mieux côté méchant. On le sait depuis 2008, trouver un bon ennemi au héros n'ait pas chose aisée chez Marvel, exception faite de Loki. Après avoir gaspillé de grand talent dans des personnages nul à chier (cc Mads Mikkelsen), on tient enfin un ennemi bien écrit, sans manichéisme, bien interprété et pour lequel on s'intéresse. Michael Keaton est très convaincant et insuffle à son personnage un certain charisme bien venu. On est réellement intéressé par son histoire et ce qui le pousse à faire, ce qui n'était pas arrivé depuis Loki. On en vient même à ressentir de l’empathie pour cet homme et certains passages peuvent le rendre attachant. Ni tout gentil ni tout méchant, Adrian Toomes est une bénédiction dans un univers ou les vilains n'ont aucun intérêt. Il est marrant d'ailleurs de constater que le personnage fait une remarque similaire à celle que j'ai faite plus haut.
Même chose en ce qui concerne le personnage de Zendaya, au départ assez peu intéressant mais qui petit à petit devient très intriguant. En espérant la voir plus (mais pas trop non plus dans la suite).
Spider-Man : Homecoming est donc un beau gâchis. A la différence près que ce film ci est sauvé par son antagoniste principal, on est bel et bien devant un film du MCU et ce qui les caractérise : sympathique sur le moment mais oubliable. En définitive, je trouve ça dommage d'avoir avorté si prématurément la saga de Marc Webb, certes imparfaite, mais qui proposait quelque chose de plus intéressant que cet énième produit fait sans passion et sans amour.
En définitive je dirais que la maison des idées devrait se décider à enfin renouveler la formule ou elle se verra légitimement dépossédé de ce titre que j'aurais plus tendance à attribuer au DCEU qui au moins tente de nouvelle chose.