Depuis une dizaine d'années maintenant, nous avons droit à une déferlante de films Marvel, chacun constituant une pierre à l'édifice qu'est le Marvel Cinematic Univers, qui oblige le spectateur s'y intéressant un tant soit peu à regarder quasiment tous les films (voir même les séries) pour ne pas être laissé sur le carreaux et comprendre pleinement l'ensemble des enjeux. Cependant, on assiste actuellement à l'émergence de projets parallèles tel que Venom, qui ne s'inscrivent pas dans l'univers d'Iron Man and co pour des questions de droits d'exploitation mais qui ont pour protagonistes principaux des personnages emblématiques de la Maison des Idées (à noter ici qu'un phénomène similaire se constate également chez DC avec, notamment, Joker). Spider-Man : Into the Spider-Verse s'inscrit dans cette logique puisque si on y retrouve l'Homme Araignée, qui apparaît déjà dans le MCU sous les traits de Tom Holland, ce film d'animation ne se rattache à aucun film précédent. Partant, celui qui a vu les films ou lu les comics centrés sur le tisseur de toiles mais également celui qui a très peu de connaissances sur ce dernier peuvent y trouver leur compte et prendre plaisir à découvrir le film.


Pour ma part, j'avais quelques connaissances sur Spider-Man étant donné que j'avais vu la trilogie de Sam Raimi ainsi que les films du MCU dans lesquels il apparaissait et c'était avec une grande excitation que j'attendais la sortie en salle d'Into the Spider-Verse car le premier teaser avait su me mettre des étoiles dans les yeux et les bandes annonces qui ont suivi ont réussi à attiser cette excitation, malgré mes efforts pour ne pas les regarder tant je ne voulais ne pas qu'elles me gâchent le film. C'est donc après une année d'attente (je me souviens encore de mon air dépité lorsque le teaser, révélé en fin d'année 2017, annonçait la sortie du film pour décembre... 2018) que je me suis rué vers les salles obscures pour découvrir l'un des films que j'attendais le plus cette année (sans compter que les enjeux avaient gagné en importance entre temps car Shape of Water, autre film sur lequel j'avais mis de grandes espérances, m'avait déçu).


Entracte : je me dois de te prévenir, cher lecteur, chère lectrice, que la suite de cette critique contient de nombreux spoilers. Te voilà prévenu(e) !


Comme ma note le laisse à penser, Into the Spider-Verse m'a globalement plu sans pour autant avoir été la révélation que j'espérais. Cela s'explique principalement en raison du fait que le film met un certain à prendre son envol. La première partie se veut somme toute assez classique mais a le mérite de monter en crescendo : les péripéties s'enchaînent avec fluidité et l'action s'intensifie au fur et à mesure. On y suit Miles Morales, un jeune afro-américain qui vient d'être mordu par une araignée génétiquement modifiée et qui va croiser le chemin d'autres Spider-people venant d'autres univers, suite à une tentative ratée de Wilson Fisk de manipuler le continuum espace-temps. L'objectif principal de la Spider Team va donc être de ramener ces différentes versions dans leur univers afin de rétablir l'équilibre des choses.


A la différence de ses nouveaux comparses, Miles Morales n'a acquis ses pouvoirs que très récemment et ne les maîtrise, forcément, pas encore. C'est pourquoi je trouve finalement que le titre français du film (Spider-Man : New Generation) est plutôt approprié car il s'agit d'un film d'apprentissage au cours duquel Miles va prendre connaissances de ses nouvelles facultés auprès des Spider-People et à l'issue duquel il prend la relève et devient le nouveau Spider-Man, le Peter Parker de son univers s'étant fait tué au début du film.


Le climax intervient, encore une fois, assez tardivement. Cependant, cela n'empêche pas à la première partie de regorger de bonnes idées. En vrac, on peut faire allusion à la tante May, qui peut facilement être assimilée à un Alfred de Batman en plus bad ass, au fait que même dans un monde où les super-héros existent, il y a des comics centrés sur ces derniers, tout comme dans Logan, bien qu'ici cela relève plus du clin d’œil qu'un élément scénaristique (on appréciera, au passage, le chouette parallèle entre ce qui arrive à Miles au début du film et ce qui se passe dans le comics sur lequel il tombe dans sa chambre), aux références aux films, jeux vidéos et comics Spider-Man qui ne monopolisent pas le film, au petit caméo de Stan Lee qui met la larme à l’œil et puis, bien sûr, aux différentes versions du tisseur de toile. J'ai particulièrement apprécié Spider-Man Noir (que ce soit le style, l'humour ou encore la voix de Nicolas Cage qui lui donne vie) et Gwen Stacy. La concernant, j'avoue néanmoins avoir trouvé qu'elle était introduite un peu trop tôt dans l'histoire et on pourrait également reprocher le fait qu'elle ne semble pas du tout choquée lorsque qu'elle voit Peter B. Parker (un Peter Parker avec un peu de ventre qui vient d'un autre univers) étant donné qu'elle n'a pas réussi à sauver son Peter Parker. Dans une moindre mesure, j'ai également apprécié Peni Parker et son robot qui m'a pas mal fait penser à Big Hero 6, et Spider-Cochon qui apporte une note d'humour supplémentaire sans rentrer dans la surenchère. Enfin, la version de Peter Parker qui va, malgré lui, former Miles m'a intéressé puisqu'il s'agit d'un Peter Parker raté auquel on s'attache facilement.


Scénaristiquement parlant, Into the Spider-Verse a capté mon attention du début à la fin (cela tient aussi, bien entendu, au fait que le film profite d'une animation superbe et ce sur tous les plans, particulièrement au niveau des décors et pour les scènes d'actions, notamment celle du combat final, qui n'est pas sans rappeler celle de Doctor Strange) mais certains points m'ont moins convaincu. Par exemple, même si je suis conscient qu'il était difficile de faire autrement, la relation qu'entretien Peter B. Parker avec son padawan est, elle aussi, très classique mais c'est surtout ses prémices qui m'ont parues un peu trop expéditives. En outre, je pense que la menace qui pèse sur les Spider-People aurait pu être davantage accentuée en insistant plus sur les bugs, en faisant, par exemple disparaître une des versions du tisseur. L'écriture du personnage de Wilson Fisk n'est pas non plus des plus originales mais elle suffit pour justifier les motivations du Caïd. Il y a également la révélation concernant l'oncle de Miles qui m'a paru un peu gros sur le coup. Cependant, ce twist donne lieu à une scène très touchante avec le père de Miles et c'est justement cette scène qui marque l'amorce du climax. Autant dire que voir la séquence du tout premier teaser sur grand écran m'a foutu de sacrés frissons ! Bizarrement, ce n'est véritablement qu'au cinéma que j'ai réalisé à quel point le costume de Miles était classe (et pourtant j'ai regardé le teaser à de moult reprises vous pouvez me croire).


La résolution finale est heureuse et, concernant les prochains films en préparation de cet univers Marvel animé, je demeure, pour l'heure, mitigé : si je souhaiterais retrouver le personnage de Miles Morales, qu'on laisse en pleine maîtrise de ses nouvelles aptitudes, je ne peux m'empêcher de penser qu'Into the Spider-Verse aurait pu se suffire à lui-même s'il n'y avait pas eu ce que je suppose être une ouverture de portail inter-dimensionnel à la toute dernière seconde du film, qui laisse à penser que d'autres aventures attendent la Spider Team. L'avenir nous dira ce qu'il est en est (je ne dirais pas non à un spin-off centré sur Spider-Man Noir, à bon entendeur) !


Into the Spider-Verse est donc efficace, fun et frais qui profite d'une animation soignée et d'une bonne bande son : un film d'animation qui fait plaisir à voir ! 7.5/10 !

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le 13 déc. 2018

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vic-cobb

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