Spider-Man est l’un des super-héros les plus populaires à travers le monde et le personnage aura eu droit à de nombreuses adaptations sur les différents médias existants. Trois sagas de films (dont une avec le MCU de Marvel Studios), des séries télévisions animées, des jeux-vidéos, « le tisseur » est partout, et ne perd jamais en popularité.
Sony propose ainsi une nouvelle itération du tisseur avec un film d’animation pour bien se démarquer de l’univers live, misant sur de nombreux éléments du personnage, notamment son personnage principal Miles Morales, pour dénoter encore plus avec le Peter Parker du MCU.
Chose rare, le film embrase pleinement le concept de réalité alternative. Chose habituelle pour les lecteurs de comics, elle est novatrice sur grand écran et il permet d’offrir des libertés créatives assez incroyables. Le style visuel est la première liberté qui se ressent. Variant entre les différents styles d’animations selon les personnages, le style propose un univers cohérent, où les personnages 3D se mêlent sans souci aux personnages 2D, qu’ils aient un style Cartoon ou un style plus manga. Le film est d’une richesse visuelle et joue avec l’ensemble des codes qui inspirent le film. On notera que dès les premières images, les réalisateurs nous préparent à ce mélange visuel avec une ouverture épileptique.
L’histoire est très réussie. Si le film s’ouvre avec une nouvelle présentation sur Peter Parker, celle-ci finit par devenir un running-gag pour véritablement s’attarder rapidement sur le personnage de Miles Morales, héros devenu Spider-Man dans l’univers Ultimate il y a moins de 10 ans, et ayant acquis une incroyable popularité en si peu de temps grâce au talent d’écriture de Bendis et aux traits de Pichelli. Elle trouve aussi son inspiration dans différents arcs narratifs écrits pour Spider-Man au fil des années. Qu’il s’agisse de l’univers NOIR, ou de l’arc Spider-Verse, les personnages et leurs péripéties s’inscrivent naturellement dans le récit pour ne pas proposer de simples itérations d’un même personnage, où chacun finit par avoir son propre apport au film, qu’il soit humoristique, dramatique ou qu’il serve de pivot à la narration.
Le scénario, d’une efficacité incroyable, nous prend par la main dès le début et ne nous relâche qu’après 2 heures que l’on n’aura pas vu passer. L’humour est omniprésent et varié, et n’hésite pas à jouer sur différents registres pour toujours surprendre.
Entre le terme de la paternité qui trouve trois échos avec le père, l’oncle ou le mentor, les difficultés de l’adolescence pour trouver sa place dans le monde ou encore gérer le deuil, la rupture et la dépression, Spider-Man : New Generation n’hésite pas à se charger de nombreux niveaux de lecture pour ne pas être un simple film surfant sur la popularité du personnage. Les thèmes sont abordés avec justesse et permettent de nous émouvoir sur la fin du film, qu’il s’agisse du personnage principal où des personnages secondaires que l’on croisera tout au long du film.
L’univers musical du film est très riche, et passe d’une facilité incroyable du rock au hip-hop. Le casting vocal (VO) est réussi, et bien que de grands noms y figurent, elles ne masquent aucunement le personnage doublé.
Les amateurs de comics auront de quoi se satisfaire, puisqu’au-delà d’un caméo (particulièrement émouvant) de Stan Lee ou d’une scène post-générique à la fois pleine de teasing et drôle, de nombreux noms d’artistes ayant travaillés sur « le tisseur » parsèment le film et de nombreuses références plus méta sont aussi visibles, à l’instar d’une scène de Community ou la réappropriation d’une célèbre scène de Spider-Man 3. Les quelques différences entre l’univers « classique » et celui à l’écran permettent aussi de s’amuser des différents choix artistiques, et surtout peuvent offrir des surprises.
Spider-Man : New Generation est une véritable pépite, qui au-delà d’être un film de super-héros très réussi, est tout simplement un film très réussi, le tout grâce à une animation innovante, un scénario qui fonctionne parfaitement, des touches d’humour parfaitement dosées et ce qu’il faut d’émotions.