Speed Hermann.

Vendre un super héros en dessin animé c'est la nouvelle formule trouvée par Marvel pour faire avaler ses histoires infantiles. Bon il faut reconnaitre que ça passe un peu mieux de cette façon, mais les histoires sont toujours les mêmes, et c'est toujours aussi puéril. On nous sert une fois de plus de l'humour à gogo, mais c'est tellement calibré que ça n'arrive pas à amuser. Les héros parlent et parlent encore, les scénaristes sont à la recherche de petites phrases qui font mouche. Ils cherchent constamment à rendre les personnages trop drôles et trop cool, à la manière de ce que voudrait être aussi Will Smith. Mais toute cette volonté d'amuser avec ce flot continuel de parole gonfle plus qu'il n'amuse, enfin ça n'est jamais amusant d'ailleurs. Le problème quand les blagues ne sont pas bonnes c'est qu'il ne faut pas continuer à en faire, hors persuadés qu'ils sont sur la bonne voie humoristique les auteurs en font encore et encore. Comme le tonton lourdingue qui s'incruste dans une conversation entre plusieurs convives pour balancer une blague pas drôle, que tout le monde fait semblant de ne pas avoir entendu. Mais l'oncle lui persuadé de son humour relance sa blague qu'il croit ne pas avoir été entendu.

Le film est dynamique, mais le dynamisme n'en fait pas pour autant un bon film haletant. L'histoire comme les autres Marvel est calculé et c'est bien le problème de ces films qui suivent une recette pré-établie par la firme. On a du drame, de l'amour, des échecs et de la réussite. Les vilains comme les gentils sont confrontés aux difficultés de l’existence, mais chacun choisit la route qu'il emprunte pour surmonter tout ça. Le film dit aussi qu'il n'y a pas besoin de porter de costume pour être un super héros, le choix t'appartient. Voilà un sacré message, non? Esthétiquement le film a une approche visuelle peu commune, on tente des choses. Il y a un vrai travail graphique, mais les réalisateurs en font trop, il y a une volonté de faire des plans recherchés pour en mettre plein les yeux. Mais parfois le résultat final est proche du mec qui pense créer une voiture géniale et magnifique en faisant du tuning. Certaines scènes sont trop clinquantes comme le final, qui n'a pas un brin de naturel, et ça n'a rien de réfléchit. Comme le film est travaillé en 3d, les plans donnent l'impression d'avoir été choisi au hasard, on fait tourner la caméra autour des personnages on stoppe et voilà l'angle de caméra choisi. Ces choses ne mettront pas longtemps pour franchir la barrière du kitsch. Ce spider-man est un Marvel comme les autres, son seul avantage est d’être fait en animation, pour le reste c'est malheureusement exactement comme d'habitude.