J'ai un peu de mal à me décider dessus, pourtant le film est bourré de qualité. Comme on peut le lire partout, techniquement, c'est virtuose, les styles d'animation se mêlent et s'entrechoquent, du style bande-dessinée à une 3D ultra-fluide et peaufinée, en passant par l'anime japonais, le cell-shading, ou encore le photo-réalisme.... Pour quiconque apprécie les œuvres d'animation à l'identité visuelle très léchée et incomparable, ce long-métrage sur l'Homme Araignée en est une incroyable figure de proue.
Le film va à une vitesse débridée et, d'un côté, c'est nécessaire tant les points scénaristiques à traiter sont nombreux. En cela, le récit revient sur le background de tous les persos, surtout ces différents Spider-Men issus de leur dimension propre (autant en terme de ton que de visuel). Très peu de répit donc, et c'est ce qui peut rebuter car j'ai eu du mal à m'imprégner de l'ambiance Spider-Man, que ce soit avec Peter Parker ou le Miles Morales bien connu des comics. Les réalisateurs préfèrent remanier tous ces univers à leur sauce, à la façon de la récente adaptation vidéoludique ; il faut donc accrocher à ce déferlement de scènes bariolées et épileptiques, d'un humour un peu trop conscient du 4ème mur (Lord et Miller obligent...), et de cet accord musical très judicieux dans le style Electro/Trap/Hip-Hop urbain stylisé actuel.
Bourré de références, de clins d’œil, d'easter eggs que seuls les fans les plus assidus du Tisseur sauront déceler, voire même apprécier (à l'instar de cette séquence post-générique), cette adaptation d'un style absolument novateur invite au revisionnage pour pouvoir y déceler tout le fan-service caché par les réalisateurs. Incomparable aux moutures live, la réussite de cette vision atypique pour un film superhéroïque pourrait ouvrir la voie à de nombreux autres personnages qui ont parfois du mal à s'approprier pleinement le grand écran.