Spider-Man, saga Sam Raimi : " Quelle que soit la situation à affronter, quelle que soit la bataille qui fera nos jours, nous avons toujours le choix. Ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes, et nous pouvons toujours choisir le bien. "
Critique 100% Spoilers !
Spider-Man : No Way Home de Jon Watts, nouvelle production du MCU attendue tel le Messie par certains fans est le troisième opus du Spider-Man made in Tom Holland et celui qui a la lourde tâche d'ouvrir pleinement le fameux multivers, et de connecter ce long-métrage aux autres sagas Spider-Man par Andrew Garfield et Tobey Maguire. Un objectif de taille hyper intéressant, seulement comme le disait si bien oncle Ben : '' Un grand pouvoir incombe de grandes responsabilités '', et c'est bien là que le bât blesse avec une proposition trop légère qui n'accorde qu'un développement de surface qui en son fond ne répond pas à l'importance et aux enjeux dressés. Une énorme opportunité à moitié manquée à cause d'un film qui symboliquement n'est qu'une lettre d'amour entièrement construit sur du fan service. Un fan service omniprésent auquel se rattache des petits morceaux de scénarios par-ci par-là pour envelopper le tout ce qui donne lieu à quelque chose de branlant avec beaucoup de trous dans l'intrigue qui heureusement parvient à être distrayante et émotionnellement touchante grâce à la nostalgie. C'est ce qui fait de Spider-Man : No Way Home un film très sympathique qui se repose entièrement sur l'émotion d'un doux souvenir et qui oublie à côté d'être un véritable film. Le scénario c'est le fan service !
Le multivers dont on entend tant parler depuis des années et qui doit être le fer de lance de la phase quatre du MCU est finalement bâti sur une stupidité et une vaste blague autour d'un Spider-Man découvert, qui finalement pour intégrer l'université avec son meilleur pote et sa petite copine va voir Dr Strange, un sorcier censé être droit et responsable qui va accéder à sa demande en faisant un sort qui doit faire oublier à tout le monde l'identité de l'homme araignée et que Peter va faire foirer. Une scène d'importance pour le multivers entièrement bâti sur l'humour, la légèreté et l'idiotie, de quoi laisser terriblement perplexe et gâcher les choses. Heureusement qu'avant cela il y a eu la série Lokie pour constituer un multivers solide, car ici il ne s'agit finalement que d'une grosse blague dû à un caprice d'adolescent et d'un sorcier irresponsable. Une mauvaise façon de présenter pour la première fois sur grand écran le multivers.
Le film est trop long avec un rythme qui a beaucoup de mal à maintenir l'attention tant ça traîne à coups de sous-intrigues inutiles et en plus bêtes, qui enlèvent le sérieux du danger censé représenter le bouleversement du multivers avec tout du long un prolongement de scènes hyper convenues, faciles et forcées pour répondre à une absence de scénario. La première partie est un gâchis d'idée entièrement portée par un humour plus souvent malaisant que amusant. Puis intervient la partie 2 avec le multivers et le fan service qui va avec, dans une constante alternance de tons entre le dramatique et l'humour bête qui rend une configuration étrange, telle une chimère dont on a du mal à définir la forme. Heureusement du côté de l'action ça gère merveilleusement avec des scènes impressionnantes. La troisième partie est dramatiquement plus solide et mieux gérée avec une confrontation finale spectaculaire, quoiqu'un brin déroutant, pour une conclusion émotionnellement à la hauteur mais textuellement faiblarde et idiote, avec un sort retourné à son format initial qui sur la forme n'a aucun sens. Entre un récit entièrement construit sur du fan service, un multivers constitué autour d'une idiotie, un scénario confus, des sous-intrigues inutiles, et des conclusions terriblement simplistes autour des différents nœuds scénaristiques, ça commence à faire beaucoup !
Spider-Man, saga The Amazing : " Peter, je sais que ça a été difficile ces derniers temps. Et j'en suis désolé. Je pense que je sais ce que tu ressens. Depuis que tu est tout petit, tu dois vivre avec toute ces questions resté sans réponse. Ecoute le vieil homme que je suis. Ces choses sont déjà trop longue dans notre existence. Elles font de nous ce que nous somme. Et s'il y a quelqu'un qui es destiné à la grandeur, c'est bien toi mon fils. "
Ce qui sauve les meubles et qui rend malgré tout le film globalement intéressant et attachant c'est le retour des visages familiers appartenant aux autres univers Spider-Man qui viennent tout du long créer un lien émotionnel avec le public. Un attachement que l'on doit davantage aux autres films qu'au film en lui-même. Willem Dafoe toujours énorme sous les traits du Bouffon Vert qui s'avère être l'antagoniste principal. Docteur Octopus par Alfred Molina qui dans une première partie est humilié pour heureusement retrouver de sa stature dans la conclusion. Thomas Haden Church pour L'homme de sable dont on se demande ce qu'il fiche ici surtout que celui-ci n'a jamais été un véritable antagoniste. Jamie Fox pour Max Dillon est à la mesure de ce qu'il avait déjà proposé. Rhys Ifans pour l'homme lézard qui fait un peu pitié avec des effets visuels dégueulasses. Quel dommage que James Franco n'était pas de la partie, il aurait pu être sauvé et offrir par la même une douce conclusion au Spider-Man de Sam Raimi.
Vient enfin ce qui nous intéresse tous, le retour des deux autres Spidey avec Andrew Garfield et Tobey Maguire. Si le retour de ceux-ci dans le récit est très mal orchestré, le plaisir de les retrouver est immense. Andrew Garfield gère le tout en présentant une continuation logique faisant écho avec le traumatisme de la perte brutale de Gwen qu'il parvient à exorciser avec le sauvetage de Michel, bien que je me demande si cela n'aurait pas été plus pertinent de faire également revenir Gwen, qu'Andrew Garfield aurait pu sauver lui offrant une belle conclusion. Vient mon chouchou : ''Tobey Maguire !" Quel bonheur de le retrouver ! Le comédien a vieilli mais il porte toujours aussi bien le costume, il est juste regrettable que son rôle soit à ce point réduit. Les différentes altercations entre les Spider-Man sont réjouissantes autant durant les phases d'explications que d'actions. L'action est habilement gérée avec des séquences impressionnantes, particulièrement lors du duel dans le bâtiment entre Spider-Holland et le Bouffon Vert. Lorsque les trois Spider-Man font équipe on s'éclate avec des bonnes chorégraphies malheureusement desservies par des décors pauvres et des effets spéciaux pas toujours maîtrisés. Il est dommage qu'ils arrivent si tard dans le récit.
Pour ce qui est de Spider-Man par Tom Holland, le comédien porte mieux son costume et vient enfin nous livrer des scènes d'action efficaces. Il arpente une forme plus dramatique qui arrive pour la première fois à créer un véritable enjeu émotionnel autour de la saga Homecoming qui n'était jusqu'alors qu'humours débridés. On découvre un Tom Holland touchant dans le rôle de Peter Parker, ainsi qu'une Zendaya pour Michel mieux mise avant, avec une intention dramatique entre les deux qui fonctionne bien et vient solidifier cette relation. Même constat pour Marisa Tomei en tant que tante May qui pour la première fois s'illustre autrement que par la plaisanterie. Jacob Batalon pour Ned est fidèle à lui-même bien que j'ai détesté cette faculté sortie de nulle part où celui-ci parvient en un temps record (meilleur que Dr Strange)à créer des vortex. Grosse déception autour du Dr Strange qui de sorcier responsable, calculateur, pragmatique, et ultra puissant, passe à un inconscient émotif irresponsable et par-dessus le marché bien moins puissant. Merci la cohérence !
CONCLUSION :
Spider-Man : No Way Home de Jon Watts est un gâchis qui jamais ne parvient à être à la hauteur de son projet, entre un récit entièrement construit sur du fan service, un multivers constitué autour d'une idiotie, un scénario confus, des sous-intrigues inutiles, et des conclusions terriblement simplistes autour des différents nœuds scénaristiques. Pour autant, celui-ci parvient à se rattraper avec des séquences d'actions spectaculaires, un aspect dramatique plus poussé, et surtout avec le retour des visages familiers appartenant aux autres univers Spider-Man qui viennent tout du long créer un fort lien émotionnel avec le public.
Seulement, devons-nous cela à Spider-Man : No Way Home ? Ou bien aux Spider-Man d'avant l'ère du MCU ?
Spider-Man, saga Homecoming : " - J’en ai marre qu’il me traite tout le temps comme si j’étais un gamin !
- Mais tu es un gamin !
- Ouais, un gamin capable d’arrêter un bus à mains nues. "