Je n’avais pas du tout aimé SPL, et pourtant j’en suis venu à voir le 2. Parce que la moyenne était supérieure, que les avis étaient bien plus positifs, faisant mention notamment de très bons combats. C’est ce qui m’a fait céder, même si ce second opus a aussi pour avantage de n’être qu’une pseudo-suite : le réalisateur, le casting et l’intrigue changent, et les deux acteurs qui reviennent tiennent des rôles différents.
Le film est Hong-Kongais, mais même le pays où se tient l’histoire change, pour s’octroyer les talents en arts martiaux du Thaïlandais Tony Jaa. Le scénario justifie plus ou moins un lien entre les deux pays, mais ça donne lieu à des scènes un peu laborieuses où les personnages ont besoin d’utiliser une application sur portable pour se comprendre.
Le héros est un gardien de prison, dont la fille est gravement malade et a besoin d’une greffe. Arrive dans le pénitencier un flic Hong-Kongais sous couverture, enfermé à tort après avoir infiltré, justement, un gang qui fait du trafic d’organes. Leur boss a lui-même besoin d’une transplantation cardiaque, mais a un groupe sanguin très rare, qui le pousse à s’en prendre à son frère. Il est également de mèche avec le chef de la prison, qui garde enfermées dans son établissement des personnes kidnappées en vues de récupérer leurs organes.
Le fait que toutes les histoires se rejoignent et que tous les personnages soient liés est un peu abusif, il faut l’avouer.
Mais j’ai trouvé le pitch très original, d’autant plus que le trafic d’organes n’est pas un sujet qu’on voit si souvent au cinéma. C’est ce qui fait qu’au final, alors que je n’attendais rien du scénario avant de lancer le film, j’ai quand même été déçu, car tout le potentiel du début passe à la trappe.
J’imaginais que SPL 2 présenterait au héros le dilemme de laisser sa fille mourir ou de faire appel à du prélèvement d’organes illégal ; ça aurait été superbe pour traiter de ce sujet délicat en soulevant des questions morales. Mais bien qu’on entraperçoive cette idée, le héros n’a pas tellement à s’interroger, et le camp des méchants et des gentils restent bien délimités.
L’histoire met aussi vraiment du temps à démarrer, et je soupçonne que c’est la raison pour laquelle le réalisateur emploie une narration éclatée : c’est de sorte à ce qu’il y ait un peu d’action au début pour nous réveiller. Même si la première scène de combat est encore complètement gratuite. Un prisonnier se révolte, et un gardien le remet à sa place… en fracassant le décor au passage.
Faut croire que dans cette prison, on fait ce qu’on veut aux détenus, on peut les torturer et les tuer sans avoir à s’en cacher.
…Pourtant, le truc le plus étrange et le plus con dans ce film, c’est que des personnages font comprendre des phrases complexes uniquement en utilisant des emojis… une idée qui aurait plus sa place dans une comédie (enfin, une comédie pas drôle), mais là c’est traité au premier degré.
Pour ce qui est de la mise en scène, il y a des choix visuels dégueu, surtout lors de cette première séquence qui mêle courte focale déformante et filtre jaune pisseux.
Il y a des effets gratuits, à plusieurs reprises il s’agit de faire passer la caméra à travers une vitre. Rares sont les expérimentations visuelles réussies et utiles, mais j’ai été surpris par ce plan où l’on voit quelqu’un taper un SMS alors que son portable est dans sa poche, vu en semi-transparence.
C’est étonnant de voir qu’à côté de ça, il y a quand même quelques jolis plans, qui jouent plus la carte de la sobriété (je pense aux taches de sang sur la glace de la patinoire, au tout début).
A défaut de trouver mon bonheur ailleurs, comme souvent, j’attendais de voir enfin ces combats dont on disait tant de bien. Et quelle déception…
Ca manque de dynamisme, il y a quelques accélérés qui se remarquent, un usage de câbles évident, parfois des CGI pas terribles pour les effusions de sang, et ça n’est jamais très bien filmé. Trop de coupes, de changements d’axe ou de valeur de plans… le truc habituel, quoi.
La séquence de fusillade à l’aéroport est particulièrement confuse, en raison du découpage mais aussi parce qu’on ignore qui sont certains personnages.
Seul l’usage de plan-séquence rend les combats un peu plus impressionnants, car les coups et les cascades s’enchaînent… mais ça ne compense pas le manque d’énergie.
J’y ai cru, pendant un moment… mais SPL 2 est vraiment nul, à peu près autant que le 1, mais différemment.
Faut que j’arrête de regarder des merdes moi…