En 2005 sortait SPL premier du nom, petite bombe d’action made in Hong Kong qui avait mis tout le monde d’accord en proposant des combats monumentaux. Alors que tout le monde désespérait de voir un jour une suite, celle-ci n’arrivait jamais, le réalisateur du premier opus (Wilson Yip) préférant partir sur d’autres projets. Mais alors qu’on croyait tout espoir perdu, arrive en 2014 un premier teaser puis une bande annonce d’une suite intitulée SPL 2 : A Time for Consequences. Dès les premières images, les amateurs de peloches d’action ont commencé à douter, à pester. Plus de Donnie Yen au casting, de nouveaux personnages, une histoire avec à priori rien en commun, ce que ce nouveau film allait nous proposer semblait bien en dessous de leurs sans doute trop grosses attentes. Pourtant, après visionnage, le constat est là : tout en étant très différent du premier opus, ce SPL 2 est une putain de petite tuerie !
Wilson Yip fait toujours partie de l’aventure mais en tant que producteur, préférant déléguer la réalisation de ce blockbuster de 23MUS$ à Soi Cheang. Et grand bien lui en a pris ! Même si SPL 2 n’a donc presque rien à voir avec le premier opus, si ce n’est quelques acteurs qui reviennent (dans d’autres personnages), il est tout aussi réussi et propose un univers très dark, à la limite du glauque. On savait Soi Cheang capable de délivrer des monuments de noirceur (souvenez-vous Dog Bites Dog, Love Battlefield), et sans atteindre certaines de ses œuvres précédentes, il nous le prouve une fois de plus ici en traitant de thèmes tels que le trafic d’organes ou la torture dans les prisons.
La mise en scène est des plus réussies, Soi Cheang ayant tendance à toujours prendre soin de son visuel sans jamais tomber dans le clipesque. La photographie est très soignée, et il ose des choses que beaucoup redoutent (on en parlera plus bas). Le scénario est bien plus poussé que dans le premier volet, avec des intrigues imbriquées les unes dans les autres mais ayant toutes un rapport ensemble à un moment de l’histoire. Les personnages sont également plus développés. Sans être des exemples parfaits de ce que doivent être des personnages de cinéma, un soin tout particulier a été apporté afin de les rendre crédibles et, malgré quelques facilités (ou incohérences, c’est selon), on s’attache immédiatement à eux, malgré leurs travers, malgré leurs difficultés.
Outre son côté très noir qui pose l’ambiance immédiatement, le gros point fort de SPL2, ce sont clairement ses scènes d’action monumentales. Nerveuses, sèches, sales, désespérées, parfois aidées de câbles afin d’accentuer le côté impressionnant des mouvements et agrémentées de grosses pointes de gore, les chorégraphies de Nicky Li et Ken Lo (également acteur dans le film) élèvent les différents affrontements à un niveau qu’on n’avait pas atteint depuis bien longtemps dans un polar HK (depuis le premier volet ?). Jacky Wu Jing (SPL, Invisible Target), Tony Jaa (Ong Bak) et Max Zhang Jin (The Man FromMacau 1 et 2, Rise of the Legend) s’en donnent à cœur joie dans des fights complètement jouissifs qui vous donnent une patate de l’espace. Mais même là, Soi Cheang n’en oublie pas la mise en scène et le plan séquence de malade lors d’une grosse émeute dans une prison est là pour le prouver. Et comme souvent chez lui, le final a un côtétoomuch ultra jouissif, donnant une dimension encore plus épique à la scène.
Petit point à signaler, un chouette hommage à John Woo en appelant un de ses personnages principaux « Kit » et en nous balançant un gros panneau publicitaire lors d’une scène avec écrit sur la moitié de l’écran « A BetterTomorrow » en référence au film du même nom.
Soi Cheang retrouve de sa superbe après une série de films en demi-teinte. SPL II : A Time for Consequences est un putain de coup de cœur qui m’aura donné la patate comme ça faisait longtemps que je n’en avais pas eu devant un polar HK.
Ma critique avec image et trailer : http://www.darksidereviews.com/?p=32868