Il y a un peu moins de deux ans sortait « The Visit », le film notait le retour de Shyamalan sur le devant de la scène après deux énormes échecs. Finit les films sur commandes et les blockbusters impersonnels. Néanmoins c’est avec « Split » que le réalisateur d’Incassable marque son grand retour. Un film brillamment écrit et interprété qui possède une intensité folle happée par une ambiance angoissante. Night Shyamalan retrouve ici ses thèmes de prédilection en se concentrant sur une œuvre personnelle et originale.
« L’originalité », c’est le mots d’ordre de Shyamalan, et il le fait bien sentir aux spectateurs à travers les nombreux rebondissements de son histoire. Split nous saisis dès les premières minutes du film, avec cette mystérieuse jeune fille isolée dans le cadre du réalisateur, qui a été invitée à contre cœur par une fille de sa classe. Puis survient le personnage de Kevin interprété par l’excellent James McAvoy. La tension est écrasante, elle ne s’arrête jamais, au contraire elle s’accroît de séquence en séquence. Cette tension est dû en partie à la narration captivante de Shyamalan, en arrivant toujours à nous surprendre là où on ne s’y attend pas. Particulièrement sur la dernière séquence du long métrage ou plutôt le dernier plan qui laissera bons nombres de spectateurs bouche bée. En effet, à la fin de la projection, on reste longuement assis pendant le générique, à se poser des questions sur ce qu’on venait de voir, et notre interprétation de l’histoire est totalement bousculée.
Cette narration qui évolue perpétuellement se joint aussi à travers sa mise en scène brillante. Prouvant toute la force et l’intelligence de sa réalisation en un seul plan qui résume à la fois l’histoire, le twist, le genre du film tout en nous faisant pénétrer dans la tête du personnage. C’est tout simplement du génie ! Aujourd’hui rare sont les réalisateurs à posséder une mise en scène aussi méticuleuse et d’une justesse folle. Tout en instaurant une ambiance pesante qui mets le spectateur mal à l’aise, il reste maitre du film, il le maîtrise de bout en bout et nous montre seulement ce qu’il a choisi de nous montrer (pour l’instant) et non pas l’inverse. Tous ces points nous rappellent indirectement la qualité et le talent qu’il insufflait à des films comme le Sixième Sens ou encore Incassable. Même si Split n’égale pas les plus grandes œuvres de Shyamalan, c’est son film le plus abouti et le plus maitrisé depuis Signes, il ne vous laissera pas indifférent. Cette réussite est dû en partie à l’ahurissante performance de James McAvoy qui mets tout le monde d’accord (même les détracteurs du film). Sa transposition d’une personnalité à une autre se déroule en un battement de cil et la transformation laisse le spectateur subjugué par son interprétation hallucinante de son personnage, qui est aussi dérangeant que mystérieux.
Pendant l’avant-première du film, le réalisateur nous interpelait sur le fait qu’il ne fallait surtout pas spoiler les personnes après la vision du film. En effet il expliquait qu’il n’y a plus aucun mystère aujourd’hui, lorsque que l’on va voir un film, la bande annonce nous a déjà dévoilé la quasi-totalité de l’histoire, il n’y a plus de surprise, plus d’étonnement, plus d’originalité. Merci à Shyamalan qui est là pour nous rappeler que l’originalité n’est pas morte, qu’il est un très grand réalisateur, qu’il est de retour prêts à nous retourner le cerveau et que ce n’est pas prêt de finir !