Split, réalisé par M. Night Shyamalan, promettait un thriller psychologique captivant basé sur la dissociation des personnalités. Malheureusement, ce potentiel est en partie éclipsé par des choix narratifs discutables.
La montée en tension reste un point positif. Le huis clos, allié à quelques scènes angoissantes, parvient à maintenir une certaine nervosité. Cependant, cette tension est affaiblie par l’absence de mystère : les révélations sont souvent données trop tôt, tuant tout effet de surprise. L’exemple le plus marquant est l’annonce immédiate de la schizophrénie de Kevin, qui aurait pu être un élément clé pour entretenir le doute et l’inquiétude. Le recours à des clichés, comme les vidéos explicatives sur l’ordinateur ou les caméras de sécurité, alourdit encore le film en renforçant une narration déjà dépourvue de finesse.
Le cœur même du film, la multiplicité des personnalités, est sous-exploité. Le nombre réduit d’identités présentées et leur caricature évidente (l’enfant, la femme, la bête) manquent de subtilité. Quant à James McAvoy, son interprétation, bien que technique, manque cruellement de charisme pour rendre le personnage crédible et marquant.
Casey, interprétée par Anya Taylor-Joy, est un personnage dont la bonne volonté de l'actrice ne suffit pas à masquer les faiblesses de l'écriture. Les réminiscences censées étoffer son passé échouent à donner une réelle consistance au personnage. Au contraire, elles s’intègrent maladroitement au récit principal, créant des ruptures inutiles qui ralentissent le rythme du film. Ces tentatives d’enrichissement de l’intrigue restent superficielles et ne parviennent pas à compenser une écriture globalement bâclée.
Malgré des promesses initiales intrigantes, M. Night Shyamalan gâche le potentiel du film avec une écriture très faible et une mise en scène trop convenue, échouant à exploiter la richesse du concept.
P.S.: Je laisse de côté le caméo de Bruce Willis, plus lourdingue qu'une trilogie de Franck Gastambide.