Sport de filles par BibliOrnitho
Gracieuse (vous parlez d'un prénom...) est une jeune femme caractérielle. Cavalière particulièrement douée, elle claque la porte de l'élevage qui l'employait pour un cheval d'obstacle vendu alors qu'il lui aurait été promis.
Elle retrouve du boulot tout près de chez elle, dans le haras de dressage où enseigne le célèbre Franz Mann. L'homme est allemand et possède un génie particulier avec les chevaux. Génie qui lui a valu la reconnaissance de l'ensemble de la profession, partout dans le monde. Il a quitté son pays 20 ans plus tôt pour s'installer dans ce petit coin de France où il partage la vie (mais pas les biens) de la propriétaire des lieux. Pour cette dernière, la présence du maestro chez elle est une chance : il dresse les chevaux qui sont revendus fort chers et attire de nombreux client.
Mais Franz commence à en avoir un peu ras le bol. Il n'est plus vraiment un homme : plutôt un atout commercial. Il fait parti des meubles et tous (sa femme comprise) ne l'estime plus que la valeur ajoutée qu'il apporte à l'entreprise familiale. Il est venu en France pour la passion des chevaux, pour son métier, il se retrouve au final larbin (de luxe, certes).
Alors quand il réalise le potentiel immense de Gracieuse, sa volonté de fer, sa passion dévorante pour le cheval, il retrouve un peu de sa jeunesse, de sa propre passion et le feu qu'il croyait éteint,. Et le goût de la vie.
Comme dans Looking for Eric (de Ken Loach) qui était centré sur le football, Sport de filles a pour thème le cheval. Mais dans les deux cas le ballon ou l'animal ne sont que des moyens pour le réalisateur de décrire les rapports humains unissant des êtres marginaux, brisés, presque inaptes à la vie sociale. Pour décrire leur vie, leur manière de trouver finalement leur place dans une société qui les rejette la plupart du temps.
Un film esthétique, avec de belles séquences de dressage qui raviront les passionnés. Mais un film qui n'a pourtant pas su éviter un certain nombre de longueurs (on s'ennuie tout de même un peu). Et surtout, gâché par une musique agressive qui n'aurait pu être plus en décalage avec les images.