C'est vrai qu'il y a quelque chose dans cette façon de filmer, de refuser le sentimentalisme bon marché, de vouloir raconter une histoire... De plus, Bruno Ganz est excellent dans ce qui est de loin le rôle le plus intéressant, Josiane Balasko offrant par ailleurs un contre-emploi tout à fait convaincant. Malheureusement, j'ai beau comprendre la démarche de Patricia Mazuy, j'ai du mal à y adhérer vraiment. Quelques bonnes répliques, mais finalement peu de plaisir et encore moins de passion dans ce « Sport de filles » manquant cruellement de chair et de densité dans son scénario qui, sous ses airs de liberté et de refus du conformisme, a parfois tendance à sombrer dans la démagogie.
Aller à contre-courant des œuvres habituelles, pourquoi pas. Livrer sa vision du cinéma quitte à en déconcerter plus d'un, aucun problème. Encore faudrait-il que cela soit au service d'un propos fort, qui puisse nous marquer durablement. Or, ce n'est jamais le sentiment que j'ai eu ici, le sort des uns et des autres m'ayant laissé presque indifférent (à noter une prestation bien décevante de la belle Marina Hands), très peu de scènes marquant en définitive les esprits. Tout n'est pas à jeter, mais pour un film qui souhaitait se démarquer du tout-venant par sa forte personnalité, celui-ci me laissera en définitive un souvenir plutôt amer.