Buster Keaton est un petit fayot malingre (oui, oui, je sais, ce type est une bête physique en vrai, mais bon, faut respecter le scénario...) qui vient d'avoir son bac (ou équivalent) et qui méprise au plus haut point les activités sportives, ce que je peux très bien comprendre... Malheureusement pour lui, la fille la plus populaire du lycée dont il est follement amoureux refuse de s'intéresser à une telle crevette et lui préfère l'habituel gros et grand sportif avec un QI de choucroute...

Au lieu de lui donner une fessée ou de l'envoyer au diable, Buster privilégie étrangement une autre approche : il va intégrer son université et essayer de devenir un sportif accompli.

Le problème, c'est qu'il est aussi doué pour la chose que le Schtroumpf chétif aux schtroumpfs olympiques, il ne connait pas les règles du base-ball, lance le javelot comme Gaston Lagaffe, court moins vite que mon arrière-grand-père et pèse moins lourd que le marteau qu'il est supposé lancer...

Le film est hélas un peu poussif, le fait que Buster soit pauvre et doive travailler pour financer ses études n'est pas très bien utilisé, l'accumulation de péripéties sportive est un peu longuette, et l'ensemble réjouira avant tout les admirateurs éclairés de l'homme qui ne rit jamais.

Mais heureusement, outre un final parfaitement grandiose qui justifie les petites longueurs intermédiaires, le film est truffé de petites merveilles : le costume qui rétrécit, Buster barman, Buster bizuté, un directeur mélancolique et une charmante introduction sous des trombes d'eau...

James W. Horne et Buster Keaton réalisent donc un film qui alterne le moyen et l'excellent, aucune raison de se priver de ces quelques moments formidables qui suffisent à justifier largement son existence.

Les plus curieux d'entre vous verront aussi dans 'College" l'ancêtre de tous les films de campus d'aujourd'hui, tout y est déjà, c'est fou comme parfois rien ne change... Ah, si un petit détail tout de même, Fosbury n'arrivant que 40 ans plus tard, la séquence du saut en hauteur y gagne un petit côté désuet parfaitement charmant...

Créée

le 28 févr. 2012

Critique lue 1K fois

26 j'aime

7 commentaires

Torpenn

Écrit par

Critique lue 1K fois

26
7

D'autres avis sur Sportif par amour

Sportif par amour
socrate
6

Les ailes de l'amour

Voilà un film qui repose entièrement sur les épaules de Buster Keaton, c’est sans doute le principal reproche qu’on peut lui faire, avoir un scenario léger et ne s’appuyer quasiment que sur les gags...

le 17 juil. 2015

11 j'aime

Sportif par amour
JohnSpartan
8

Le sport c'est la vie

Commençons par les raisons pour lesquelles je ne suis pas monté plus haut dans ma note : la scène de base-ball est trop longue, Keaton n'est pas vraiment crédible en handicapé du sport vu son...

le 20 janv. 2011

10 j'aime

2

Sportif par amour
abscondita
7

Quand l'amour donne des ailes!

College part d’une intrigue de base que l’on retrouve dans d’autres film de Buster Keaton qui se situent à la même époque : il s’agit de gagner le cœur d’une belle et cela passe par un besoin de...

le 18 déc. 2022

5 j'aime

3

Du même critique

Into the Wild
Torpenn
5

Itinéraire d'un enfant gâté

A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...

le 17 nov. 2012

471 j'aime

182

Django Unchained
Torpenn
4

Esclavage de cerveau

Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...

le 22 janv. 2013

395 j'aime

174

Le Parrain
Torpenn
10

Le festival de Caan...

Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...

le 6 janv. 2011

366 j'aime

131