Dans tous les films de cette décennie, Spotlight fait partie des meilleurs films d’investigation sur un sujet dont on a pendant très longtemps sous-estimé l’ampleur.
« Spotlight », c’est cette équipe de journalistes du journal le Boston Globe qui en 2002 dévoile un scandale impliquant des prêtres pédophiles, scandale couvert par l’Eglise catholique dans l’ensemble de la région de Boston. La force de Spotlight consiste tout d’abord à son rythme soutenu, on n’a pas le temps de s’ennuyer, tant les témoignages que les journalistes récoltent sont effroyables et tant par les obstacles auxquels l’équipe se confrontent et qui nous semblent révoltants.
Le film commence par un flashback de 1976, où l’on voit un prêtre négociant avec une mère dont le fils dit avoir été violé par un autre prêtre pour que celle-ci retire sa plainte. Quand l’équipe « Spotlight » s’attaque à ce sujet de la pédophilie au sein de l’Eglise catholique nous sommes en 2001, et pourtant, le sujet est toujours le même. Ce qui est très intéressant et qui m’a beaucoup plu dans le film, c’est que nous avons vraiment l’impression de revivre le travail d’investigation des journalistes, de découvrir les faits et l’ampleur du phénomène en même temps qu’eux. Le casting tout entier est excellent et donc très convaincant. On avance avec l’équipe de manière crescendo : si, au départ, il est question de 13 pédophiles dans la ville de Boston, il s’avère en réalité que le nombre se rapprocherait plutôt de 90 prêtres. Le film ne tire sur aucune corde sensible ou ne tombe jamais dans la critique pure, dure et sans preuve. Le fait de voir les journalistes travailler pour établir cette liste de 87 prêtres pédophiles à Boston laisse une sensation de malaise, tellement on peut être choqué par la véracité du phénomène et par la façon dont l’Eglise agit pour couvrir ces scandales.