Spotlight est un grand film, un de ses long-métrages dont on ressort chamboulé. Pourtant d'un point de vu purement cinématographique le film n'a rien d’exceptionnel, la mise en scène est très sobre dans l'ensemble, mais cette sobriété sert parfaitement le film dans la mesure où il n'en n'a nullement besoin.
Les faits sont tellement énormes, tellement graves que les montrer avec une telle sobriété en accentue les effets. Encore plus lorsqu'on se place du point de vu américain ou l'église a une place prépondérante dans la société.
Déprimant mais quelque part porteur d’espoir Spotlight ne tombe jamais dans la facilité et nous livre sans concession les dessous d'un scandale d'une ampleur énorme.
Pour autant les personnages n'en sont pas éclipsés. Il est vrai que le film s'attarde proportionnellement beaucoup plus sur l'enquête mais il réussit par le biais de quelques scènes judicieusement amenées à nous introduire à leurs psychologies, l'on prend mesure avec eux de l'ampleur de la chose ce qui rend le film aussi touchant que prenant.
Le jeu d'acteur est excellent, l'on s'en rend compte lors des scènes d'interview qui sont remarquables et réussissent à créer un malaise fort ( mention spéciale à Michael Kitteon et à Marc Ruffalo).
Le journalisme est montré comme porteur d’espoir face à des instances dirigeantes corrompues mais contrairement à the big short par exemple qui est foncièrement pessimiste le film nous montre que la lutte est possible et ce même avec le texte final qui vient écraser notre moral déjà bien mis à l'épreuve durant les 2 heures précédentes.
Le meilleur film que j'ai pu voir en ce début d'année et pourtant il y en a eu des bons, je recommande fortement Spotlight pour tout ce qu'il véhicule.