Bon, je préviens tout de suite, ceci n'est pas tant une critique qu'une lettre ouverte.
Adressée à Kenshin. Gars, tu vas manger.
Parce que tu m'as fait une demande sacrément empoisonnée. Ah, tu voulais une critique ?


C'est sûr, l'objet m'intriguait sacrément: des éclaireurs qui notent de 1 à 10, je me demande si ce n'était pas la première fois. Des canards plutôt enthousiastes (mais on sait ce que ça peut vouloir dire: http://sens.sc/143kKe7).
Sur SC "C'est génial mais j'ai conscience que c'est inconscient" versus "c'est vide, ça ne dit rien".
Au milieu, Senscrit', comme toujours clairvoyant quand à la complexité de ce qui lui est proposé.
(tiens, première fois que je pratique autant le name-dropping, moi).


Kensh', compte pas sur moi pour faire de la philo sur ces pétasses en surchauffe. 222 critiques écrites au moment où je m'y mets, autant te dire que je n'allais pas avoir la prétention d'expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit.


If, together, Korine perfect Harmony


Je ne connaissais pas Korine et serais bien incapable de tirer une conclusion sur son travail à travers Spring Breakers, si ce n'est que j'ai ressenti tout le long du film une forme de prétention, proche de celle d'un Malick dans "a la merveille" (putain que ça me fait mal d'écrire ça...)
J'ai lu ici et là qu'il n'y avait aucune condescendance dans ce film, ou même qu'on ne sentait aucun "relents de lubricité ou de fascination" dans sa façon de filmer. Faudra alors m'expliquer pourquoi tant de plans se contentent de suivre lascivement le bassin des jeunes donzelles délurées. Le nouveau plan américain ?
Cette façon éminemment putassière de raconter son histoire (ralentis permanents, répétitions ad nauseam des plans sur les physionomies avenantes des étudiants en roue libre, très nombreuses phrases entendues plusieurs fois) peut envouter. Ou pas.


Alors comme ça, tu kiffes le fluo Kenshin ? Tu t'es acheté un gode en forme de flingue pour avoir un truc à sucer les soirs de déprime ? Espèce de vieux pervers. Parce que pour moi, je vais te dire, le compte n'y est pas. Ayant plus que doublé l'âge moyen des héroïnes de l'histoire, tu comprendras que je réprimais sans gros efforts toute pulsion qui aurait eu immédiatement un arrière gout pédophile.
Pour une scène réussie (le braquage-travelling initial) combien de moments inutiles ou presque grotesque ? On comprend bien que le propos du film est de dénoncer une forme d'adolescence exacerbée dont ne parvient pas à se dépêtrer une jeunesse immature, mais on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi la forme épouse à ce point le fond. C'est à partir de la rencontre entre Alien et les filles (au tribunal en bikini, yeaaaah !) que je trouve que le film devient complètement con.


Esbrouffe-moi la toute


Kensh', pourquoi elles mettent des cagoules pendant leur nébuleux braquages, alors que leur gangsta de pote opère à visage découvert et que tout le monde les voit ensemble ? Mais toi, tu t'en fous, tu ressentais le malaise des filles.
Puis, je sais pas, mais Britney Spears au piano devant un soleil couchant rose bonbon, ça me fait pas bander.
D'ailleurs, t'imagines s'il chantait comme une scie-sauteuse, le Alien ? Comme le tout devenait pathétique ? Heureusement qu'il a une voix de crooner neurasthénique, le bad boy…


Puis alors ce final. Guerre des gangs version Disney. Soit elles sont munies de cagoules d'invisibilité soit leur bikini sont bullet-proof mais what a fuckin' carnage ! De toutes façons, on s'en branle, le tout était qu'elles repartent au volant de la Lamborghini, yeaaaaah ! … et méditent sur le sens que prenaient leurs vies. Cool.


J'ai un peu l'impression de m'être fait violer par un putois scandinave, pointant son anus pestilentiel sur ma bouche. Je te préviens, Kenshin, c'est sur ton crâne fiévreux que je m'essuierai.

guyness

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