Quatre amies de L.A. rêvent de partir en spring break en Floride pour y passer le plus grand moment de leurs vies...
À première vue, "Spring Breakers" avait tout du film pour ados, décérébré, plutôt débile, clairement produit marketing.
Et puis finalement, non.

Dans "Spring Breakers", Harmony Korine filme les corps s'entrelacer sauvagement, sous fond de Skrillex, les bières se versant par hectolitre sur d'innombrables plans culs et nichons à l'air. Pourtant, dans tout ce bordel au sens propre comme au figuré, "Spring Breakers" se voit comme une histoire d'amour, d'amitié et d'anarchie totale, où les filles, diablesses enjouées, finissent par vivre la désillusion d'un monde espéré. De ce postulat de départ, le cinéaste ponctue son récit de fulgurances fluorescentes magistrales, repoussant les limites de l'esthétisme pour faire de son "Spring Breakers" un véritable trip, comme si Terrence Malick en avait écrit le script à l'époque de "La Ballade Sauvage" et que Nicolas Winding Refn et Danny Boyle avaient décidé de co-réaliser une oeuvre sur la fureur de vivre, le rêve américain à portée de main.

Dans ce very good trip, les quatre actrices dégagent une sensualité purement féminine en même tant qu'une brutalité guerrière éprouvante, explosant à l'écran comme les flashs de couleur inondent la pellicule sans noyer le spectateur et le maintenant en transe permanente. À leurs côtés, James Franco, magnifique danger naissant dans l'esprit collectif se muant en émouvant protecteur des sirènes en bikini, trouve ici son plus grand rôle, dans la lignée du Gary Oldman rasta de "True Romance". L'alchimie évidente entre le quatuor féminin et l'homme aux dents d'acier est l'occasion parfaite de donner au film ses lettres de noblesse en enrichissant son récit quelque peu déstructuré pour aborder les fameux thèmes de l'amitié et de l'amour contradictoire.

Dans cette orgie de couleurs aussi pétillantes et tape à l'oeil que les actrices principales, la forme finit en parfaite harmonie avec le fond pour livrer sans doute l'ode à la vie la plus jouissive et exaltante depuis longtemps.
Marty Lost'evon

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