Il est difficile de financer les projets ambitieux, surtout en animation. Si la chose est plus ou moins en train d'évoluer actuellement, il n'en est pas moins qu'il est difficile de financer des films d'animation au speech s'éloignant trop des routes conventionnels. S'adressant à un nouveau public, allant chercher des genres encore trop rare dans l'animation, ou encore avec des parti prix artistiques. C'est typiquement le cas de Guillaume Ivenel qui a du chercher des financements et la techniques en Chine. Est ce qu'on peut concillier la technique chinoise avec l'écriture à la française ? C'est le pari assez fou que se lance Spycies présenté à l'édition 2019 du festival international du film d'animation d'Annecy, et arrivant tout juste dans nos salle. Et verdict... Tout étais là pour un très bon film.
Il faut comprendre que la grande majorité des problèmes vient surtout d'un manque certain de moyen et de budget. Graphiquement le film est beau. Oui il y a des scènes moches, les scènes dans la voiture avec miss hippopotame sont horribles, le sergent crocodile ressemble à rien, mais mise à part d'autres moments brefs ou oubliables, les graphismes sont réussis alors que tout est produit en chine. On a même des tentatives vraiment intéressantes sur des scènes avec un cadre mettant en avant des éléments de décors ou des personnages en jouant sur la profondeur ou même des éléments de mises en scènes, et la plus part du temps ça marche et c'est beau. Oui certaines scènes souffrent de peu de budget et on a une lumière dégueux, mais dans son ensemble il y a plus de bonnes choses que de mauvaises. Et la même chose peu être dit sur le scénario. Objectivement le scénario se tient et arrive à nous surprendre car le film arrive à nous mettre des indices par-ci par-là, mais à aucun moment tombe dans le piège de faire dans le grossière et cela permet de faire passer des scénario simple que l'on a surement vu mille fois, mais qui fonctionne car on sait comment la raconter, le tout avec des scènes ambitieuses peu vu dans un film d'animation pour enfant comme des scènes dans un bloque opératoire
Évidemment on n'échappera pas à certains clichés et certains éléments scénaristiques qui se verront de loin comme la lapine qui SPOILER se retrouve être la fille que va attraper Vladimir en plein vol, mais le fait que le méchant soit le directeur de l'agence qui se venge de l'accident causé par l'ours... Il est extrêmement facile de croire que c'est un éléphant alors que non (enfaite oui vu que le mammouth est une espèce d'éléphant... BREF) c'est un mammouth qui se rase. C'est très intelligemment fait
Maintenant le problème majeur du film selon moi c'est la limite où l'on peut apprécier un film souffrant de son budget. Car s'il est simple de dire que l'on soutiens un bon projet en manque de budget, il est très difficile de mettre ça sur le terrain, mais il y a un facteur qui change tout: la crédibilité. Je ne parle pas ici de la suspension d'incrédulité qui est lié à notre capacité à croire ou non à un récit, mais bien de la crédibilité du film à se tenir tel quel tout en nous faisant croire que des gens bien intentionné sont lié à se projet, et à plusieurs moments le film remet en question la crédibilité du film, à croire que certaines personnes lié au projet ne prenaient pas cela au sérieux. Mon soucis principale reste les dialogues qui sont écrit à la pisse. Vraiment je n'ai pas d'autres moyens plus polis de le dire, mais les dialogues ont été bâclé. Que ce soit par rapport aux catch phrase, certaines vannes qui sont d'une nullité abyssale (pour les curieux, la bande annonce annonce la couleur du supplice), certaines répliques qui sont trop courtes ou trop rapides par rapport aux rythmes des dialogues qui sont anarchiques... cela en devient presque risible, proche du nanar à quel point le film cherche à se coller à des clichés de scénario éculé depuis longtemps et qui n'ont pas fait rire grand monde au début, et qui ne font plus rire aujourd'hui.
Il y a même une catch phrase qu'un pote avec qui je suis allé voir le film a récité à l'identique au même moment tant le truc était cliché: "Il n'y a pas qu'un couple qui s'est formé, il y en a 2" (lorsque le rat passe à la télé et que Vladimir se tourne vers la lapine). Et puis la scène où Vladimir va voir son copain le rat et qui va faire tout son speech de merde en mode "oh non mon copain est mort"... l'horreur. En parlant de cette scène, on voit très clairement que cette scène a été rajouté après et qu'elle est forcé. Le contenu des flashback ne montre jamais le duo soudé ou même complice car à aucun moment le duo a été complice (mis à part la scène de combat final) et car à aucun moment le duo n'a eut de sentiment d'amitié franche. C'est comme la scène de réunion des dingos de l'asile qui vient prêter main forte. On a eut le temps de présenter ces comics relief de bas étage que lors d'une scène oubliable, que même les gosses de moins de 8 ans présent dans la salle n'ont pas trouvé drôle, mais on les appelle afin de reprendre les scènes comique de baston à la manière d'un food fight ou d'un mauvais film à la Dreamworks/BlueSky ou supervisé par Harvey Weinstein.
Enfin le dernier point qui est flagrant: l'absence pure et simple de direction d'acteur. Cela se voit lorsque des personnes expérimentés arrivent à s'en tirer comme Jérémy Prévost ou encore la voix de la lapine arrivent à s'en tirer, mais que des guess comme Monsieur poulpe ou Davy Mourier sont COMPLÈTEMENT en roue libre et livré à eux même dans un exercice qu'ils ne maitrisent (visiblement) absolument pas. Le tout ajouté à un sound design parfois au fraise, le film a tout pour être un plantage monumentale, et il y a de quoi le prendre comme tel. Cependant j'ai pas envi de défoncer ce film. J'ai plutôt envi d'y croire et que les bonnes idées du films pourront être reprise pour un reboot ou une suite sachant rebondir des fautes du 1er. J'espère vraiment que ce film pourra donner naissance à un bien meilleur film, tout y est pour créer un excellent film.
11/20
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