Un garçon de 12 ans, dont les parents viennent de divorcer, reste seul toute la journée. Il se lie alors d’amitié avec son voisin, un retraité décadent, hédoniste et misanthrope dont la vie ne tourne qu’autour de l’alcool, du jeu et des prostituées. En plus de répondre à tous les critères du basique feel good movie (et son sous-genre : Le vieil homme et l’enfant) St.Vincent se paie le luxe d’un casting haut de gamme, puisque si Bill Murray, en vieux bougon, Naomi Watts en pute enceinte et Melissa McCarthy en voisine de bonne composition et mère de famille larguée, endossent le gros de la présence à l’écran, ils sont agréablement accompagnés par Chris O’Dowd, en magnifique prof bigot, qui fait office de fil rouge désopilant. Agréable, voilà à quoi on peut réduire St.Vincent, dans un grand élan de mansuétude, parce que c’est mignon, hein, mais ça ne va pas plus loin. C’est du déjà-vu, les situations font gentiment sourire tant elles ne sont guère originales et les douceurs pop qui enveloppent tout ça achèvent de parfaire le tableau sundancien. Exemple frappant : Bill aime les courses de chevaux, il joue souvent mais perd systématiquement. Le jour où il emmène l’enfant (alors qu’ils se détestent encore) il va gagner. Il va ouvrir un compte pour le gosse mais plus tard, tandis qu’il est seul, il lui reprendra l’intégralité pour le perdre à nouveau au jeu. Et c’est comme ça tout le temps. On voit tout venir. Inutile donc de cacher qu’à la fin tout finit bien. Enfin, dans la bonne humeur. C’est mignon, quoi. Et Naomi Watts (qui prouvait déjà avant le retour de Twin Peaks qu’elle peut VRAIMENT tout jouer) toute peinturlurée, au langage de charretier avec l’accent russe, c’est inratable.