Modeste production horrifique surfant sur la mode vampirique, le second film de Jim Mickle est une petite perle du genre qui surmonte son manque de moyens avec une sincérité et un savoir-faire indéniables.
Ne reculant devant rien pour imposer son ton désabusé, le film s'attaque en grande partie à la religion, en montrant que les plus pieux sont parfois les plus malfaisants pour peu qu'ils se sentent investis d'une quelconque mission. Si le message n'est pas nouveau et que Mickle ne fait pas dans la dentelle pour le faire passer (la Fraternité est un groupe d'extrémistes religieux Aryens violeurs et meurtriers), il dresse néanmoins un portrait réaliste et sans concessions de ses personnages, dans un film où la cruauté est omniprésente et n'épargne personne, de sa scène d'introduction glaçante à son climax brutal et inattendu.
Les vampires, presque félins, rappellent ceux de 30 Jours de Nuit de par leur férocité, mais les actes les plus choquants du film ne seront pas forcément leur œuvre. Ne vous attendez pas à voir des créatures tuées par dizaines, les vampires de Stake Land sont coriaces et la fuite est souvent la seule issue. En définitive, Jim Mickle signe une œuvre unique, sans concessions, qui ferait presque espérer une suite.