Billy Wilder adapte une pièce à succès de Broadway, elle-même écrite par d'anciens prisonniers de guerre. "Stalag 17" décrit ainsi le quotidien d'un baraquement de stalag lors de l'hiver 1944, où sont concentrés exclusivement des sergents de l'armée de l'air américaine.
Entre les tourments de la captivité, et les mauvaises nouvelles du front (offensive surprise des Ardennes), la vie ne parait pas radieuse. Mais chacun y met du sien, jusqu'à ce qu'une tentative d'évasion ne tourne au vinaire. Y aurait-il un indic parmi les prisonniers ?
Je m'attendais à un thriller en huis-clos relativement sérieux, en réalité "Stalag" est plutôt une chronique où cette histoire d'espion sert de toile de fond. Chronique par ailleurs assez bon enfant. Où se mêlent de l'humour bienveillant (dont ce duo gentiment lourdingue entre Robert Strauss et Harvey Lembeck), et des détails sur les conditions de vie des prisonniers, qui font du mieux avec ce qu'ils ont.
Tout est écrit et tourné avec beaucoup de malice et d'humanité (merci Billy Wilder !). Et porté par de jolis acteurs. Parmi eux, un jeune Peter Graves, le réalisateur Otto Preminger qui s'amuse en commandant du camp, ou William Holden, excellent en prisonnier combinard et cynique.
Tandis que le volet espionnage, même si en retrait, vaut largement son pesant de cacahuètes. Étonnamment, l'identité du traître est révélée au spectateur avant d'elle connue des personnages, mais Wilder exploite ce détail pour mieux développer son suspense !
Un beau film, dans un registre différent de "The Great Escape", mais tout aussi pertinent sur le sujet des stalags.