Après le succès mérité de sa 9e Compagnie, Fedor Bondarchuk revient au film de guerre en s'attelant à la bataille la plus emblématique de la 2e Guerre Mondiale, la bataille de Stalingrad.
Ou c'est ce que le titre pourrait nous laisser croire... Car le film est avant tout centré sur une poignée de personnages s'attachant à défendre à un immeuble face aux vagues Allemandes lors de ladite bataille. Il n'y a guère qu'au début du film qu'on assiste à une reconstitution plus large de l'événement.
Cette orientation n'est pas en soi dommageable. Ce qui l'est davantage, c'est la recherche à tout prix de l'effet visuel et l'influence Américaine.
Lors de la seconde séquence d'ouverture justement (assez similaire à celle de Jean-Jacques Annaud). Les moyens sont là, on ressent bien la tension, la peur de l'assaut que les conscrits Soviétiques doivent lancer sur les positions allemandes. Sauf que la pyrotechnie entre en action et d'un seul coup on tombe dans un héroïsme délirant frolant le ridicule (et ce en dépit de la beauté visuelle de la chose)... La même chose peut être reproché à certains des combats reprenant à l'identique le style du 300 de Snyder. Ce type d'effet visuel est-il le plus adapté à un film de ce genre ? On peut en douter.
Si c'était le seul point problématique du film, cela aurait encore pu passer. Hélas, le scénario est également à la peine. Pourtant, la galerie de personnages qui se retrouve à devoir cohabiter dans l'immeuble ne manque pas d'intérêt. De l'ancien artiste détruit par la guerre à la jeune femme traumatisée mais courageuse en passant par le paysan rustre, il y avait matière à de nombreuses interactions intéressantes. Surtout dans le cadre du contexte qui était alors celui de l'URSS. Malheureusement, Bondarchuk reste à la surface et effleure à peine son potentiel.
Étonnamment, il fait preuve de davantage d'inspiration dans la relation qui unit Kan (un officier Allemand, joué par l'allemand de service pour les productions internationales Thomas Kretschmann) et Masha (une jeune fille Russe). Pourtant incapable de communiquer, les deux vont se retrouver liés l'un à l'autre pour le meilleur et pour le pire. On leur doit ce que le film a de mieux à proposer.
Stalingrad n'est pas un ratage complet. Visuellement, le film a de la gueule et il y a quelques moments émouvants. Mais, comparé à son précédent film de guerre et au potentiel de son sujet, on ne peut qu'être déçu.