Peut-être que j'avais placé trop d'attentes dans ce film.
Car oui, j'adore les films contemplatifs, lents. J'adore la SF quand elle a un rôle réflexif ou philosophique, pas quand elle sert uniquement à placer des effets spéciaux. Ajoutons la flopée de 10/10 que le film collecte, son statut de chef d'œuvre officiel, Stalker ça semblait être mon saint Graal cinématographique.
Sauf que... ça reste à mon goût vraiment trop long.
Alors OK c'est visuellement très beau (une fois entré dans la zone, waouh ; la scène vers la fin où Ouistiti semble pouvoir marcher, voire voler, superbe), la mise en abîme est intelligente (parallèle entre le stalker et le réalisateur notamment), le Stalker et l'Écrivain sont des personnages fascinants, le film est bourré de questions plus ou moins pertinentes...
... mais la moitié de la symbolique me passe au dessus de la tête : ha oui, il y a trois verre sur la table à la fin, référence à la Sainte Trinité ? La scène où les 3 persos sont chacun posé sur un élément, et jamais dans le même cadre, un triptyque ? Filmer l'arrière du crâne d'un gars pendant 5 minutes, c'est euh... ? La marseillaise et l'hymne à la joie, WTF ?
D'une certaine manière ce film me fait penser à un tableau : au delà des qualités artistiques ou de la portée de l'œuvre, on aime ou aime pas, tout simplement, en fonction de sa propre sensibilité. De la même manière que je suis pas fan de Picasso, je suis pas fan de Tarkovski.
Je pense aussi que c'est un film qui doit s'enrichir au fur et à mesure des visions, gagner en profondeur et en lisibilité. Sauf que moi, même si j'ai bien aimé cette première vision malgré tout, j'ai pas envie de me retaper ces 2H45 une fois de plus.