Entre illusion, doute et foi, Tarkovski explore la cartographie onirique d’un dernier espoir. La quête intérieure des arpenteurs de la Zone.
Il est tellement difficile de contenir et résumer un tel film , œuvre envoutante à laquelle contribue la musique , presque hypnotique, et qui me laisse encore tant d’interrogations, de questions. Déjà ce titre Stalker , qui signifierait « traqueur » , mais aussi « to stalk » rend compte d’un mode d’approche discret, à pas furtifs, donc une conduite furtive, secrète. Ce film-labyrinthe , en forme de parabole , est une invitation à voyager, dans un voyage déroutant où tombent toutes les certitudes, les lois de la logique et de l’expérience. La traversée de la Zone est un cheminement intérieur, une expérience métaphysique, une quête spirituelle ou encore une exploration de l’inconscient. Au bout de ce voyage, au seuil de la chambre des désirs, c’est le face à face de ces 3 personnages et leur destinée, avec une tristesse, une impossibilité, « La chambre » est, comme le formule le Stalker, « De l ’autre côté des barbelés, que reste t- il aux hommes d’ici-bas ? pour les malheureux, les pauvres, les désintéressés, pour ceux qui n’ont plus rien ? ». Son dessein est d’apporter une forme d’espoir dans un monde en déliquescence. La phrase du Stalker est comme un avertissement à un monde matérialiste débarrassé de ses illusions.