C'est mon amour malsain des films de SF avec de gros vaisseaux spatiaux qui m'a poussé à acheter STAR CUISER alors même que la pochette présage que nous sommes en face d'un des pire films de l'humanité.
STAR CRUISER est une erreur, un ovni, un film qui a été commencé il y a 15 ans comme un hobby par un maquettiste de SF Allemand.
Le projet a pris de l'ampleur et une équipe c'est formée (composée d'amateurs, et de semi pros) et les premières scènes ont commencées à être tournées dans la fin des années 90. Le tournage fini, la gentille équipe d'amateurs se rend compte que faire un film (de SF en plus), c'est du sacré boulot et que faire ça bénévolement le soir dans sa cave c'est rigolo mais c'est quand même compliqué et le projet s'arrête.
L'histoire aurait dû s'arrêter là, et Jack Moik et toute sa joyeuse bande de copains seraient bien sagement retournés à leurs métiers respectifs.
Il faut croire que l'esprit d'Ed Wood veille sur Jack puisqu'en 2003 les membres du Studio de production où il travaille croient trouver dans son projet un joyaux du 7ème art en devenir et, grâce à un producteur indépendant tout aussi enthousiaste, permettent la sortie en 2010 de STAR CRUISER.
C'est uniquement à la lumière de cette introduction que l'on peut se lancer dans l'aventure STAR CRUISER, un film où tout les rôles sont joués par les techniciens du film (zéro acteur professionnel) et où l'interprétation du rôle principal, la réalisation, et le scénario sont assumés par un homme qui n'a que la passion de la SF comme bagage.
Alors forcément, on est devant un film avec une image dégueulasse (la qualité change même plusieurs fois; les images n'ont pas toutes été prises avec la même technologie), un scénario à pleurer, un jeu d'acteur inexistant mais qui peut faire rire, des effets spéciaux assez gênants pour un film sorti en 2010 et de l'humour raté en cascade.
Et pourtant... Comment ne pas être touché par de la SF en Allemand (par contre toutes les inscriptions sont en anglais, ça perturbe. J'ai même eu peur de m'être planté en choisissant la langue dans les menus) ? Comment ne pas être attendri devant tant d'amateurisme enthousiaste ? Les références du genre (Blade Runner, Starwars, Starship Troopers, Star Trek...) sont là, pâlement et salement copiées... mais le film transpire de l'amour qu'il y a eu à sa conception, un peu comme lorsqu'un couple de cousins donne naissance à un handicapé lourd, si difficile à regarder en face, et pourtant si touchant et humain.
Alors on sourit beaucoup, on se marre même parfois, on regrette de ne pas avoir un pote avec un coca et du pop corn ce soir là pour que l'expérience soit complète, et on arrive pas à complètement le détester.
Alors, comment le noter ? Parce qu'honnêtement, même 1 c'est trop. J'ai donc choisi la note de l'amour, 10, totalement injuste, mais même les nanars ont droit à leurs chefs d'œuvres.