Un pétard mouillé (légers spoils)

Bon, en préambule, je vais raconter un peu ma vie, car j'suis grave vénère envers mon cinéma Pathé (Carré de Soie). Avant-Première, Séance 21h15, version 3D, lunettes sur les oreilles, le film démarre : pas de 3D. Au bout de 10 minutes, le film s'arrête. 15 minutes plus tard, un responsable entre dans la salle : "Désolé, on nous a livré la mauvaise pellicule, nous n'avons pas de séance 3D à vous proposer. Une place gratuite vous sera offerte à la sortie pour le désagrément." Déjà, ça commence bien, ça met un peu dans l'ambiance... Mais attendez c'est pas fini : parlons du film !

Star Trek Into The Darkess, c'est un peu comme un Kinder, mais auquel on aurait ôté la surprise à l'intérieur.

L'emballage est chouette : effets spéciaux et décors très réussis, on en prend régulièrement plein les mirettes. Que l'on soit sur Terre, sur Chronos, dans l'espace ou dans l'USS Entreprise, c'est très beau. L'atmosphère y est, ça on ne peut pas le nier, dépaysement assuré, digne des plus beaux films de science-fiction.

L'intérieur : ça sonne terriblement creux. Un scénario indigne qui joue la carte de la facilité en balançant des twists grossiers à tout bout de champ. Mise en scène assez pauvre : pas de combats épiques ou d'affrontements colossaux, mais plutôt un enchaînement de scènes abrutissantes mettant "soit-disant" en péril nos héros, instaurant ainsi un faux suspense puisqu'on imagine aisément l'issue de chacune de ces scènes. Si bien que même dans les situations les plus critiques, tu ne t'inquiètes pas une seule seconde pour eux : Attention le volcan va exploser tu vas mourir ! (mon cul ouais) Attention le vaisseau va s'écraser on va tous mourir ! (mon cul ouais) Attention tu n'atteindras jamais le sas tu vas mourir ! (mon cul ouais) Attention, notre bouclier est désactivé, l'ennemi est lourdement armé et prêt à nous désintégrer on va tous mourir ! (mon cul ouais).

Par ailleurs, les rares scènes d'action pures sont très peu illisibles à cause d'une caméra qui ne tient jamais en place, et qui surtout n'arrive pas à maintenir un plan plus de deux secondes, notamment lorsque Khan sauve à lui tout seul nos camarades sur Chronos : ça tire dans tous les sens, ça se tape dans tous les sens, ça explose dans tous les sens, mais finalement, bah on voit pas grand chose. Par contre, là y a pas de souci : on se retrouve dans un brouhaha général littéralement assourdissant. Très désagréable...

Sinon, Kirk et Spock n'ont pas évolué d'un iota depuis le premier volet et deviennent de plus en plus agaçants au fil de l'histoire, dont l'apothéose se résume à un moment "nostalgie-émotion" d'un ridicule rare. Finalement, c'est Scotty, joué par Simon Pegg, qui vole la vedette à tout le monde en nous arrachant quelques sourires. Sinon, les autres seconds rôles sont largement mis en retrait.

En fait, on a surtout l'impression de s'être fait berner, car les promesses sont loin d'avoir été tenues. Abrams, je t'aime beaucoup, mais tu tends le bâton pour te faire battre.