Après avoir dépoussiéré la saga Star Trek avec malice grâce à un mélange de suite/préquelle et de reboot, J.J. Abrams remet le couvert. Après un premier opus décomplexé et coloré, cette suite se veut plus sombre, dans la mouvance des blockbusters actuels.

Et Abrams réussit encore une fois son objectif. Après un premier opus de qualité, cette suite approfondit encore un peu son univers. Généreux, on ne s'ennuie pas une seconde devant ce film et on assiste à un spectacle classieux avec quelques morceaux de bravoure comme une intro assez jubilatoire, une poursuite en hyper-espace avec un Peter Weller énervé (ce bon vieux Robocop !), un saut en milieu de débris interstellaires tout droit sorti de Dead Space 3 et une pourchasse en plein San-Francisco futuriste.
Sans oublier les personnages, point fort du premier film, que l'on prend ici plaisir à retrouver. En somme on se laisse porter, avec la superbe musique de Michael Giacchino, par ce space-opera, genre trop rare sur nos écrans, et cela fait plaisir à voir.

Après, il est quand même bon de calmer l'enthousiasme de certains critiques. Abrams fait parti de ces cinéastes, comme Snyder ou Rodriguez, à avoir été porté aux nues par les critiques comme étendard de la culture Geek et digne héritier de l'écurie Spielberg/Lucas. Il est utile de rappeler que ce cinéaste, qui se revendique lui-même comme un chanceux opportuniste, manque clairement de personnalité et sa filmographie ne contient aucune œuvre singulière. Il reste un bon faiseur, bon technicien, comme le prouve ses Star Trek ou son MI3, mais certainement pas un grand réal (suffit de voir son Super 8 pour voir à quel point il n'a rien compris à l'univers Amblin auquel il essaie de rendre hommage) et encore moins un auteur.

Ainsi "Into Darkness", aussi réussi et efficace soit-il, n'en reste pas moins un simple divertissement respectable mais jamais transcendant. La faute à un univers dont le réal ne prend pas le temps ou l'envie de développer. Du coup les enjeux scénaristiques se révèlent souvent confus, et les décors ne sont jamais plantés. Abrams n'essaie jamais de planter une atmosphère. Impossible d'avoir une image nette et globale de Kronos par exemple, planète des Klingons. Le genre de défaut qui me fait penser qu'il n'est vraiment pas le candidat idéal pour réaliser un Star Wars...

Et Khan, sans être honteux loin de là, n'est pas le méchant ultime, digne héritier du Joker de Nolan, vendu par la presse. La faute à un manque de charme et d'enjeux convaincants, à l'inverse de sa représentation de 1982 dans le film "La Colère de Khan". Dire que l'acteur Benedict Cumberbatch porte le film sur ses épaules est donc exagéré.

Malgré tout ça, inutile de bouder notre plaisir réel à prolonger cette aventure aux cotés de l'équipage de Starfleet.
mcfly13
7
Écrit par

Créée

le 19 mars 2014

Critique lue 188 fois

mcfly13

Écrit par

Critique lue 188 fois

D'autres avis sur Star Trek Into Darkness

Star Trek Into Darkness
Gand-Alf
7

Quand je serais grand, je serais Steven Spielberg.

Quand il aura enfin atteint la puberté, il est possible que le petit J.J devienne un cinéaste fort intéressant. En attendant, il s'amuse comme un petit fou dans sa chambre avec les jouets que lui ont...

le 19 oct. 2013

61 j'aime

13

Star Trek Into Darkness
Hypérion
4

Star Trek into lens flares

En préambule, je précise que je n'y connais rien à Star Trek. Mon premier contact avec la franchise était le film de 2009 où j'étais déjà passé à côté de l'intégralité des références, clins d’œils et...

le 3 juil. 2013

48 j'aime

23

Star Trek Into Darkness
DjeeVanCleef
7

La Pine ou le Concombre.

J'avais bien aimé la relecture de Star Trek qu'ils avaient faite avec le reboot précédent, même si je m'en souviens quasiment pas. Une impression, un mood, me fait dire que c'était sympatoche. Un...

le 10 mars 2014

48 j'aime

9

Du même critique

Evil Dead
mcfly13
5

groovy

Dans la grande mode des remakes foireux, celui d'Evil Dead était sans conteste l'un des plus redoutés. Car même s'il est chapeauté par Sam Raimi himself, s'il est bien un film inremakable c'est bien...

le 19 mars 2014