Par-delà les nuages.
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Je ne suis pas un "trekkie". Je suis venu à Star Trek avec le reboot (ouais je sais c'est mal) et j'ai eu envie de mieux comprendre l'essence du phénomène sans pour autant me taper la série (dans un premier temps en tout cas). Je me suis donc lancé dans Star Trek, le film...
Après 2h12, je peux dire une chose, je vais continuer mais je vais souffrir...
Je vais souffrir parce que le jeu des acteurs est au mieux, suranné, au pire, catastrophique. Entre les "regards profonds qui en disent long" dignes d'un épisode de Santa Barbara, le strabisme niais de ce gros cochon de Stephen Collins et les yeux hallucinés qui ne clignent jamais de George Takei, on en a pour notre argent. Heureusement Leonard Nimoy est au dessus du lot, donnant à Spock un charisme égal à la somme des carrés de tous les autres charismes présents sur la passerelle. Je vais souffrir parce que la plupart des décisions du Capitaine Kirk (William Shatner, l'homme qui joue la surprise comme personne...) sont irréfléchies. Or, si dans le reboot on nous fait comprendre que son instinct et son impulsivité peuvent être une force, ici, on a surtout l'impression qu'il s'agit d'orgueil mal placé... Son concours de zgeg avec Decker est à ce titre perturbant puisqu'il le perd quasi systématiquement, faisant de lui un Capitaine moins légitime que Decker... Enfin je vais souffrir parce que la lenteur de certaines scènes frise le ridicule. Le vol autour de l'Entreprise puis celui autour de V-Ger sont interminables et entrecoupés de "regards profonds qui en disent long" pathétiques... Bref, y a quand même tout pour faire de Star Trek un immense nanard... Et pourtant, je vais continuer.
Je vais continuer parce qu'esthétiquement, cette lenteur a parfois son intérêt. Elle m'a notamment permis de comprendre l'état d'esprit de la franchise. Loin des grandes batailles épiques et des tirs de blaster, Star Trek est avant tout une série d'explorateurs, de scientifiques curieux, bref elle invite à la découverte. C'est d'ailleurs ce qui est très séduisant dans ce film, face à une entité agressive, c'est la compréhension et la recherche qui sont choisies comme approche. On nous tire dessus? Pluôt que de répondre bêtement en activant les boucliers, tentons d'établir le contact... En fait Star Trek propose une vision pacifiste de la conquête spatiale où justement il n'est pas question de conquête mais d'exploration... Je vais continuer aussi parce que même si la phase d'exposition était beaucoup, beaucoup, beaucoup trop longue, la dernière partie du film (à partir du moment où V-Ger a placé son "agent" sur l'Entreprise) est excellente et particulièrement bien écrite.
Bref, je vais continuer Star Trek parce que c'est un univers singulier avec malheureusement une esthétique datée et un jeu d'acteur aux limites du kitsch mais dont les possibilités semblent infinies...
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Créée
le 9 oct. 2018
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