Dixième et dernier film de la saga et quatrième celle imaginée pour la série "The Next Generation", Star Trek: Nemesis n'a pas l'étoffe des précédents grands longs-métrages, notamment l'incontournable Premier Contact, mais a le mérite d'être suffisamment réussi et divertissant pour conserver sa place parmi la décalogie. Tout d'abord grâce à son esthétique nettement plus attractif que son prédécesseur mais aussi grâce à son scénario certes très typé épisode de la série mais néanmoins plutôt bien ficelé...
Alternant entre (courtes) scènes d'action et dialogues cérébraux autour d'un enjeu politique finalement très proche de la réalité lors de la sortie du film (nous sommes en 2002). En effet, notre cher Capitaine Jean-Luc Picard et sa fine équipe doivent empêcher un mégalomane rémien (clone semi-raté de Picard et télépathe de surcroît) d'étendre ses armes de destruction massive sur la Terre. Un pitch basique heureusement appuyé par des confrontations réussies, un humour toujours aussi présent, des scènes d'action palpitantes et l'approfondissement – encore une fois – des personnages.
Ainsi, outre le mariage de Riker et Deanna, nous faisons à nouveau face à la psychologie sans cesse grandissante de Data, l'androïde sensible aux émotions humaines, qui découvre ici son "frère" Proto, issu du même créateur. Quant au méchant de l'histoire, c'est le jeune et encore méconnu Tom Hardy (fabuleusement charismatique) qui se charge d'incarner ce clone de Picard, Rémien à la tête des Romuliens. Nous rigolerons bien entendu du retour au kitch des maquillages peu reluisants des Romuliens (pauvre Ron Perlman), de dialogues parfois incompréhensibles et des nombreuses lenteurs du film.
Reste pourtant de ce dixième et dernier opus un spectacle tout à fait réjouissant où confrontations et émotion se mêlent à un complot politique finalement très sympathique. Plusieurs passages resteront gravés dans la mémoire des fans (les principaux spectateurs de la saga) comme la confrontation entre l'Enterprise et le vaisseau ennemi Cimeterre ou encore le sacrifice final d'un personnage emblématique particulièrement touchant. Pas aussi impressionnant qu'espéré mais néanmoins bon en soit, Star Trek: Nemesis clôture gentiment une saga vieille de plus de vingt ans.