Treizième film dédié à l'univers Star Trek et faisant suite à Star Trek et Star Trek : Into Darkness, Star Trek : Sans Limites réalisé par Justin Lee (Fast & Furious) est, de mon point de vue, loin d'être le meilleur épisode de la saga. Pas mauvais, juste sans intêret. Et cela est principalement due à la structure ''épisodique" adoptée depuis le relancement de la saga en 2009. Tel un épisode de série, ce film se suffit à lui-même et peut être regardé par un spectateur inconnu à la saga. C'est une aventure unique. Et après avoir vu Sans Limites, on se rend compte que Into Darkness était semblable sur ce point. A la différence que Into Darkness était réalisé par J.J. Abrams, qui avait su créer un enjeu à travers un scénario intéressant plein de rebondissements.
Sans limites, quant à lui, se contente d'un scénario basique de blockbuster hollywoodien s'appuyant sur le combat classique des héros contre une menace maléfique, prenant la forme du vengeur Krall. Bien moins charismatique que Nero et Khan (antagonistes des deux précédents volets), on découvre un personnage animé par un désir de vengeance banal, déjà présent chez Nero (Star Trek, 2009) mais qui était associé à un motif plus humain. Et Krall n'est pas le seul à manquer de développement, cela concerne tous les personnages ! Et c'est le plus gros défaut du film ! Certains se posent des questions sur leur vie au sein de Starfleet, mais vont décider au final de ne rien changer.
Seuls deux personnages ont droit à un semblant de développement, à savoir Kirk et Spock.
Et encore cela se limite, dans le cas de Kirk, au bon vieux "votre vaisseau, votre équipage, votre famille" déjà présent dans les films précédents. Quant à Spock, tout son développement tourne autour de la mort du vieux Spock, (interprété par Leonard Nimoy), de façon à créer un parallèle avec la réalité, l'acteur étant décédé en 2015.
Mais, même s'ils n'évoluent pas, on apprécie de voir ces personnages que l'on connait bien maintenant intéragir entre eux, souvent avec humour. D'autant plus que l'alchimie entre les personnages est optimale.
Concernant le casting, les acteurs habituels sont maintenant bien imprégnés de leur personnages, leur apportant une crédibilité appréciable; et les nouveaux comme Sofia Boutella (Jaylah) et Idris Elba (Krall) sont tout aussi convainquant, même si leur personnage manque de profondeur. Petit détail intéressant :
Simon Pegg, interpréte de Scotty et scénariste du film, a décidé d'apporter un élément supplémentaire au personnage de Sulu : on découvre en effet que ce dernier est homosexuel. On n'insiste pas dessus, c'est l'histoire d'un seul plan, mais cela permet d'apporter un peu plus de diversité dans une saga basée sur un message de paix et de tolérance.
Du côté musical, on réécoute avec plaisir le Theme composé par Michael Giacchino, mais peut-être moins souvent que dans les précédents volets. Les autres compositions ne sont pas transcendantes mais reste tout de même bien ancrées dans l'action.
Les effets spéciaux sont en revanche irréprochables, des aliens aux batailles spatiales en passant par les décors (certes numériques mais fabuleux). Le film comporte beaucoup d'action, on n'a jamais le temps de s'ennuyer.
On regrette cependant le départ de J.J. Abrams de la franchise sur laquelle il excellait. D'autant plus qu'il la quitte pour faire du (mauvais) Star Wars (de mon point de vue). Son absence entraîne une baisse de qualité de Star Trek. Cet opus n'est pas catastrophique, il ne fait que se contenter de suivre le "code du bon blockbuster". Divertissant certes, on passe un bon moment, mais Star Trek devrait aspirer à offrir mieux qu'un "bon divertissement".
Longue vie et prospérité.