Intéressant ! Justin Lin étudie une nouvelle approche via son expérience, tout en conservant les aspects d’une saga brillamment remaniée. Rappelons que quatre des Fast & Furious ont été réalisé par la Taïwanais. Il aime ainsi travailler avec une équipe de héros, mettant en avant les qualités de chacun selon le contexte qui nous est présenté. Ce genre de chose, Lin sait bien le faire.
Ce n’est donc pas pour déplaire que ce troisième volet de la nouvelle génération capte le fondement de son script. En effet, le noyau de l’équipage de l’Enterprise mis de nouveau dos au mur doit faire face à une menace inconnue.
Il est évident que l’action prime énormément ici. Les précédents volets s’axaient sur une intrigue plus pragmatique, faisant évoluer la tension vers le drame. Ici, on grimpe sur une pente exponentielle en spectaculaire, balançant de l’action chorégraphiée à bonne dose. La fluidité est dictée par un rythme soutenu, dégageant des informations clés ou à déguster étape par étape. Un schéma construit et efficace, certes, mais l’impression que certains peuvent avoir est cette sensation d’immersion partielle dans une histoire qui se détourne de la voie émotionnelle.
On connait déjà le casting de base ; voyons donc ce que nous apportent les nouveaux. Sofia Boutella n’apparait pas par hasard, car ses compétences en matière de souplesse (Street Dance 2 et Kingsman) lui ont permis de forger le personnage de Jaylah. Figure féminine forte avec Uhura, elle affirme son autorité à travers des chorégraphies bien dynamiques et un caractère rebelle qui se veut comique.
Quant à Krall, interprété par Idris Elba, son charisme passe avant tout par un maquillage réussi. Cependant, il lui manque suffisamment de démonstration intellectuelle ou physique pour que nous négligions la réelle menace qu’il représente. Tout comme dans le premier Star Trek, ce méchant passe à côté de son identité féroce, contrairement à Khan, qui nous aura vite fait comprendre qu’il est un être trop puisant et pragmatique pour être arrêté.
L’aventure possède un goût de réalisme frappant, mais certains éléments font que nous nous détachons du schéma type. Cette créativité narrative reste malgré tout maitrisée dans son ensemble pour vendre aux Trekkies un sentiment tourné à la fois vers le renouveau et l’admiration.
« Star Trek : Sans Limites » respecte le contrat que l’on attendait. Espérons toutefois une intrigue plus philosophique et plus dramatique dans une suite qui, dans tous les cas, saura tenir ses promesses !