Au cours d’une mission périlleuse, l’USS Enterprise cède sous le poids d’une attaque colossale, et son équipage, fait prisonnier, est mené sur une planète proche, qui vit sous la direction de Krall (Idris Elba), un extraterrestre aux origines obscures. Ce qu’il cherche est la pièce manquante d’une arme qui lui permettra d’assouvir un désir de vengeance enfoui depuis bien trop longtemps. Or, cette pièce se trouve à bord de l'Enterprise…
L’annonce de la reprise de la grande saga interstellaire par Justin Lin avait de quoi rendre pour le moins méfiant, surtout au vu de la qualité des deux épisodes précédents (ceux d’Abrams), mais aussi au vu de la carrière de Lin, réalisateur de quatre Fast & Furious, à la qualité et l’utilité cinématographiques plutôt douteuses… C’est dire que la surprise est immense.
D’Abrams, Lin a gardé le meilleur, à savoir, tout d'abord, sa mise en scène souple et virtuose, sans jamais basculer dans le tape-à-l’œil (ou presque), quoiqu’il montre une moins bonne maîtrise pour filmer les combats au corps-à-corps.
Il a aussi gardé Simon Pegg, ce qui est un atout non négligeable, puisque l’acteur, non content d’égayer toujours à bon escient un film qui sombrerait dans le grandiloquent sans ses nombreuses pointes d’humour (Pegg se partage d’ailleurs la tâche avec un Karl Urban plutôt en verve), est également l’auteur du scénario. Certes, ce dernier n’est pas le mieux écrit qu’il nous ait été donné de voir mais, s’il garde ses zones d’ombres à la fin du film et comporte un fort air de déjà-vu (quel épisode de Star Trek, hormis peut-être Retour sur Terre, peut se vanter d’avoir un scénario pleinement original ?), il tient bien la route, et introduit quelques très belles trouvailles, telles que la base spatiale de Yorktown, à l’architecture fascinante, ou le gadget de Jaylah qui lui permet de se multiplier de manière holographique. On passera en revanche sur un humour parfois un peu puéril, heureusement peu présent (la blague concernant la taille des Teenaxis, l'utilisation de la morve acide de Keenser)...
Enfin, de son illustre prédécesseur, Justin Lin a gardé un sens du rythme et du spectaculaire très développé. De ce point de vue-là, on peut même dire qu’il en rajoute beaucoup... Trop ? A chacun son jugement, mais il se dégage de ce bien nommé Star Trek : Sans limites une impression de puissance qui n’en rendra la vision que plus jouissive au spectateur bien disposé. C’est même ce sens du grand spectacle qui rend tout le reste secondaire et permet d’avouer sans fausse honte avoir passé un grand moment devant un film, qui, pourtant, ne s’annonçait guère bien…
PS : Une petite pensée pour Anton Yelchin, dont j'ai tristement appris le décès (en juin dernier, à 27 ans) durant le générique de fin... Après trois films, c'est presque comme si c'était un ami lointain qui partait... Bon voyage, Chekov !