« Live Long and Prosper », quelques mots qui résonnent encore dans l’immensité de la nuit galactique. Bien après le décès de son interprète original, Léonard Nimoy, le personnage de fiction de la planète Vulcain connu sous le nom de « Spock » continue ses aventures sur les écrans. Il apparut pour la première fois en 1966 à la télévision, 11 ans avant la sortie du tout premier film Star Wars.


Star Trek « Terre inconnue » est la dernière apparition cinématographique de l’équipage original au complet. Réalisé par Nicholas Meyer, célèbre pour sa direction du deuxième film de la franchise (« La revanche de Khan » devenu culte pour beaucoup de « Trekkies »). Nous sommes en 1991 au moment de la sortie de ce film, et celui ci clôture l’épopée du vaisseau « enterprise » sous le commandement du capitaine Kirk. Un certain nombre de choses ont changé depuis la fin des sixties. La guerre froide s’est congelée et les mœurs ont connu des changements non négligeables au sein de la société américaine. L’univers crée par Gene Roddenberry, lui, continue son expansion au plus grand plaisir des aficionados de toutes générations confondues à travers toutes les galaxies.

« The Undiscovered Country » (Titre original) est mon film Star Trek favori jusque là, pourquoi? D’abord pour la réalisation qui rend honneur au casting, mais aussi pour l’histoire co-écrite par Leonard Nimoy. Un dernier voyage comme une apologie de la tolérance et du pardon, qui colle parfaitement à la volonté de toujours du créateur d’en faire un divertissement à la portée éthique. Bien sûr on y retrouve nos amis « Klingons », avec une belle interpretation de Christopher Plummer en chef de guerre Shakespearien. Et puis les vulcains, avec Kim Catrall en protégée de Spock. Enfin, la présence au complet du crew original, pour une touche finale venant célébrer tout ce beau monde et ce qu’ils ont accompli durant 4 décennies. Un film spécial pour tout amoureux de l’œuvre de Roddenberry.


Star Trek, projection fantasmée d’un futur possible. Une œuvre que l’on peut qualifier du pendant moderniste du Seigneur des Anneaux, cette œuvre de la vieille Europe et de Tolkien, dans laquelle les mythes animistes et le polythéisme païen ont été transmutés. En Amérique, terre du « nouveau monde », a été créé 10 ans plus tard ce rêve futuriste de nos sociétés occidentales moralisantes, mettant en scène métaphoriquement la transmutation ici du passé coloniale, sous un idéal fédérale et trans-speciste intergalactique. Cathartique, et ce en pleine décolonisation. Mais pas seulement, ces deux univers transcendent aussi les limites du réel tel que celui-ci est défini encore aujourd’hui. Leurs succès communs est cette « fantaisie », si douce pour notre imagination qui ne demande qu’à s’évader de cette réalité de tous les jours parfois (injustement) mal appréciée. Elle nous transporte ailleurs et nous offre un autre référentiel d’expérience, avec ses propres règles et coutumes. L’héroïsme y a sa part belle aussi bien entendu, et participe de ce réenchantement du monde dans la fiction. Un culte au divertissement alors? En partie, mais pas seulement, car cela reviendrait à omettre tout l’arsenal bienfaiteur d’idées et de valeurs transposées et transmises dans ces récits. Oui, beaucoup de personnes s’y réfugient et s’y réfugieront encore demain, retrouvant parfois un sentiment de contrôle et d’appréhension sur l’environnement « proche », comme d’autres se tourneront vers les jeux vidéos, le sport professionnel ou le conspirationnisme. Autant de produits de consommation et de contre-pouvoirs contrôlés de la société du spectacle capitaliste. Mais ces vagabondages en Terre du Milieu ou à travers les galaxies, offrent et offriront aussi pour longtemps une invitation à l’aventure, au dépassement de son horizon connu (et donc aussi de son horizon intellectuel et culturel), ou encore à la célébration de la vie sous toutes ses formes, à la fois si proches et totalement « étrangères » à la notre. 


Je pourrais disserter plus longuement sur l’amour que je porte à l’univers Star Trek, car si mon imagination d’enfant se promenait en la Comté, l’adulte que je suis aujourd’hui se détend en vacances sur la planète Risa.

Je suggère ici de se lancer dans Star Trek comme on commencerait la lecture du Seigneur des Anneaux, avec l’appétit de la curiosité et la liberté d’esprit de l’enfance.


L’aventure est immense, et les émotions certaines. Commencez dans l’ordre chronologique avec la série « Enterprise » (2001-2005) pour une expérience optimale, et envolez-vous vers l’infini et au-delà!

Créée

le 4 mai 2024

Critique lue 10 fois

0Rima1

Écrit par

Critique lue 10 fois

D'autres avis sur Star Trek VI : Terre inconnue

Star Trek VI : Terre inconnue
Gand-Alf
8

Vers une paix durable ?

Malgré l'échec financier et artistique du cinquième épisode, le producteur Harve Bennett souhaite offrir aux fans une dernière aventure mettant en vedette l'équipage originel de l'USS Enterprise,...

le 11 sept. 2016

21 j'aime

4

Star Trek VI : Terre inconnue
SanFelice
8

Coexistence pacifique

Peut-être que l'année de production du film n'est pas innocente. Nous sommes après la chute du Mur et du Rideau de Fer et les deux anciens ennemis sont devenus plus ou moins des alliés. Or, que...

le 22 avr. 2013

17 j'aime

4

Star Trek VI : Terre inconnue
GagReathle
8

À la découverte de Star Trek, Part VI : Guerre et Paix

Je préfère le dire de brut en blanc dès l'introduction de cette critique, mais pour moi ce sixième épisode de la saga Star Trek ne mérite pas le 8 que je lui ai attribué. Un 8, après tout, c'est une...

le 18 janv. 2014

11 j'aime

10

Du même critique

Marie Madeleine
0Rima1
10

Un grain de sénevé.

Je ne suis pas particulièrement amateur de film de fiction, assez souvent je préfère les documentaires, ce qui fut en réalité la première vocation du cinéma(-tographe) dans l’esprit des frères...

le 15 oct. 2023

Star Trek VI : Terre inconnue
0Rima1
10

Vie Longue et Prospère.

« Live Long and Prosper », quelques mots qui résonnent encore dans l’immensité de la nuit galactique. Bien après le décès de son interprète original, Léonard Nimoy, le personnage de fiction de la...

le 4 mai 2024