Je ne suis pas particulièrement amateur de film de fiction, assez souvent je préfère les documentaires, ce qui fut en réalité la première vocation du cinéma(-tographe) dans l’esprit des frères Lumière. Cela dit, les films historiques ont pour eux qu’ils mélangent faits réels et fiction, au service d’une vision contemporaine du passé.
Une vision, un murmure, un sentiment, le film de Garth Davis est un pèlerinage visuel sur les traces de l’apôtre des apôtres, Maryam de Magdala, de sa rencontre avec Yeshoua de Nazareth jusqu’à la résurrection de ce dernier. L’œuvre est une réussite complète tant elle est habitée par la sagesse et l’amour de ses protagonistes.
Elle démontre ce que Dieu dit dans le livre « Conversation with God » de Neale Donald Walsch: « …ils essayeront de répéter tes mots, mais ils rajouterons les leurs…».
Elle démonte et démontre ce que les siècles ont fait aux messages et aux vies d’un homme et d’une femme, et toute la beauté du film réside dans la réhabilitation du message initial, dans sa portée unificatrice et salvatrice. Ce film est une quête qui poussera le spectateur à se questionner profondément sur son rapport au réel et à soi (si la volonté d’introspection est présente). Dans le chemin du cœur, il n’y a pas de petit progrès, chaque pas est une victoire sur soi même, et donc sur le monde.
Ce film est devenu mon film préféré tant ma connexion au guérisseur de Galilée et à la Sainte témointe a été forte dans ma vie. Je l’ai vu une première fois dans ma tente avec ma femme la veille de notre arrivée dans Jérusalem après 5 ans de pèlerinages sur les traces du Christianisme et plus de 10000km parcourus à pied à travers 7 pays différents. Il me serait fort difficile d’exprimer le flot d’émotions et la richesse que possède chaque scènes de ce film pour moi, disons simplement qu’il me parle d’une période de ma vie, et d’un royaume intérieur que j’ai découvert derrière le voile de la peur et de l’oubli. Puisse cet humble avis germer comme un grain de sénevé, comme une preuve d’amour à même d’ouvrir le cœur de chacun.
Bon chemin et bon visionnage.
Trois points forts:
- Le casting et sa performance.
- La réalisation minimaliste et organique.
- La contemporanéité philosophique et spirituelle des enjeux des protagonistes.