Après un cinquième opus décevant signé William Shatner, Nicholas Meyer prend les commandes de ce sixième épisode de la saga Star Trek et le dernier où l'on retrouve l'équipage d'origine de l'USS Enterprise. Ici, l'intrigue tourne autour de la défaillance des fondations de l'empire klingon.
Tout à une fin... même les bases d'origine de la saga Star Trek, mais le plus dur est de finir en beauté, savoir céder sa place et son trône de la plus belle des manières. Et quelle réussite ! Après le cinquième épisode, je ne savais guère à quoi à m'attendre et on peut dire que l'USS Enterprise s'offre une fin aussi réussie que touchante, sachant se retirer au bon moment. Pour cela, ils refont appel à Nicholas Meyer, déjà réalisateur du second opus, qui signe là un épisode plus sombre, plus intelligent et moins axé sur l'humour.
Dès les premières minutes on ressent ce changement et cette nouvelle direction artistique s'avère vite payante. C'est aussi un film dans l'ère du temps, marqué par la fin de la guerre froide et on retrouve Kirk qui doit d'abord sympathiser avec ses anciens ennemis, ceux qui l'ont blessé au plus profond de lui-même dans le passé. Dans l'ensemble et sans lourdeur, Nicholas Meyer offre plusieurs belles réflexions autour de l'humanisme, du racisme, du respect et de la co-existence pacifique de deux "nations" malgré un passé commun douloureux.
Mais c'est sur tous les plans que ce film est bien écrit, tant au niveau de la profondeur que l'on peut y trouver, que dans les dialogues, personnages et scénarios. Dès le début, l'histoire est intéressante puis peu à peu passionnante, les péripéties s’enchaînant bien et le film prenant divers chemins pas toujours attendus. Il inclut aussi quelques nouveaux personnages à l'aventure, chacun apportant sa contribution au récit à l'image de la nouvelle lieutenante Vulcain, tandis que l'équipage habituel est toujours attachant et c'est donc à nouveau avec un énorme plaisir que l'on retourne à bord de l'USS Enterprise à leur côté. Meyer laisse régulièrement l'ambiguïté et le mystère sur les enjeux et personnages et dévoilent peu à peu l'intention de chacun et la façon d'arriver à leur fin.
A aucun moment il ne sacrifie les enjeux narratifs à ceux psychologiques et vice-versa. Orchestrant de belle manière son récit, Meyer alterne bien entre les séquences d'action et aventureuse, ne manquant pas de tensions à l'image du passage en prison ou de la première attaque sur le vaisseau Klingon, et celles plus bavardes voire d'émotions comme les dernières minutes. Niveau effets spéciaux et divers trucages, c'est là aussi une réussite, tout comme les diverses reconstitutions et à nouveau, le film bénéficie d'une bonne partition de Cliff Eidelman.
Une dernière assez riche, tant au niveau de l'action que des enjeux narratifs et humanistes et qui permet surtout de dire un adieu en beauté à tout cet équipage qui aura marqué la télévision, la science-fiction et la culture, pour maintenant laisser place à la nouvelle génération.
On n'aurait pas pu rêver plus bel adieu : Long, live and Prosper.