J'hésite encore à prendre la plume (numérique) à toute fin de concrétiser toute ma haine et de la canaliser en un point focal; isthme suprême du dégoût et de la nullité, 'Star Wars: Episode I - La Menace Fantôme' est tout simplement une 'merde' infâme, un nanar si puissant qu'il en viendrait à déboulonner 'Arrête ou ma mère va tirer!', sublime navet mettant en scène (si l'on peut dire) Sylvester Stallone, au rang du pire long-métrage de l'Histoire...
Je suis pourtant un inconditionnel de Star Wars, épopée spatiale grandiose, probablement meilleur série de films de science-fiction de tous les Temps (je parle évidemment de la trilogie originelle...). Mais il faut avouer que George Lucas, sans doute alléché par le doux parfum, l'arôme de chlorophylle du dollar, a osé défigurer le Mythe...
Je vous épargnerai l'histoire, de facture classique; je n'entrerai pas dans le détail des péripéties... Il semble en fait que ce film est une longue, très longue suite d'aventures décousues, de morceaux de morale abscons et abstrus, de dialogues d'une pauvreté affligeante, de rebondissements tout simplement... débiles (faut pas pousser le Deus Ex Machina hors de sa machine...). Les acteurs évoluent dans cet univers aux couleurs criardes et mal arrangées, dans des plans malvenus (le cadrage du film est globalement infect, inesthétique au possible, hormis le duel de sabres laser final), et paraissent s'autoparodier, singeant les héros improbables d'une fresque aux dimensions sur le papier épiques, à l'écran merdiques. Colossale erreur! Des personnages idiots, voire détestables (Jar Jar Bings ne mériterait même pas d'apparaître dans une pub pour Canard W.C.) que l'on a (souvent) envie de frapper [N.B.: j'ai failli commander un punching-ball Jar Jar à Noël), ajoutent à la pauvreté du scénario, au manque criant d'originalité... Des vaisseaux spatiaux phalliques, ou évoquant la forme d'une cuvette de chiotte (je note une fascinante mise en abyme du réalisateur, si bien sûr il s'agit là de quelquechose d'intentionel) alternent avec des pods sans style et des extra-terrestres sortis de Men In Black (et ce qui marche dans une comédie n'est pas forcément adapté à un space opera). Qui plus est, le Mal tient en deux mots, terribles: ANAKIN SKYWALKER...
J'ai oublié le nom de ce gosse, mais je ne peux oublier son visage... Je ne peux oublier sa voix de premier de la classe, rillettes sous les bras, interrogatrice, naïve; mais en même temps méphitique, diabolique (je parle du doublage français). Ayant construit un cyborg, pilotant un pod, parlant toutes les langues, ce petit connard ne sait pas ce qu'est la symbiose biologique; hyperactif surdoué et chanceux, on le déteste presque plus que Jar Jar Bings...
Et que dire des batailles spatiales !!! C'est minable, pathétique, dénué d'ambiance, d'atmosphère... Un combat aseptisé où prédomine la chance chaotique, les coups de théâtre répétés à un rythme d'enfer, sauf que personne n'y croit, sauf qu'il n'y a pas une ONCE de réalisme dans cette débauche navrante d'effets spéciaux... Cela peut paraître incroyable à dire, sachant que plus de VINGT ANS séparent le Star Wars originel de son misérable avatar, mais les combats et les vaisseaux sont plus réalistes (dans un contexte cinématographique, j'entends naturellement), l'ambiance plus prenante! Ô combien! C'est simple; aujourd'hui les croiseurs et Star-Destroyers de l'Empire ATOMISENT proprement les merdes C.G.I. de l'infecte et puante nouvelle trilogie...
George, comment as-tu pu à ce point violer ta propre oeuvre? Au nom du Dieu Dollar, sans doute...
Je ne pense pas être un nostalgique, c'est peut-être l'époque et les esprits qui ont changé... Mais il me semble que la trilogie originelle, en dépit de sa quête du blockbuster et donc du profit, laissait malgré tout une part au rêve et s'était donnée des objectifs de qualité. Il me semble que prédominait un certain respect du spectateur, une envie de le faire voyager dans les étoiles, et que chacun y mettait tout son coeur (j'arrête je m'emporte un peu; ne sortez pas les mouchoirs S.V.P.). "La Vie est un voyage, et non une destination - nous déterminons notre propre destinée par le chemin que nous prenons". Cette citation, issue de la philosophie taoïste, devrait être méditée à Hollywood, voire au Skywalker Ranch...
BethamU
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le 30 janv. 2012

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