George Lucas décide enfin de compléter sa saga Star Wars, entamée il y a plus de vingt ans, afin de conter la destin du Jedi Anakin Skywalker et son basculement vers le côté obscur pour devenir le terrible Dark Vador. L'attente était tout bonnement monstrueuse. Ce prequel constituait surement LE film le plus attendu des vingt, trente dernières années. Il était donc évident que la déception ne pouvait qu'être de mise.
Mais commençons par les points forts, car il y en a selon moi. Tout d'abord, je félicite George Lucas d'avoir voulu bouleverser un peu son univers. Mis à part Tatooine, on découvre de nouvelles planètes (Coruscant, Naboo) et beaucoup de nouveaux personnages. Il faut également souligner une tonalité plus ambitieuse. Car derrière la genèse de Dark Vador, Lucas entend bien raconter la chute d'une république. Il ne sera donc pas surprenant de voir l'intrigue accorder plus de place à la politique, en parallèle des scènes spectaculaires. Et sur ce dernier point, La Menace Fantôme frappe assez fort. Le réalisateur a encore des choses à tenter et il arrive à proposer de vrais morceaux de bravoure. En témoigne cette course de Podracers complètement folle, véritable prouesse de vitesse et de pyrotechnies. Puis ce duel final au sabre-laser, tout simplement majestueux. Plus rapide, plus brutal, il élève clairement le niveau par rapport aux précédents volets. Et évidemment, difficile de ne pas parler de ce Dark Maul. Le grand méchant de cet épisode 1 électrise chaque scène où il apparait. Qu'on apprécie ou pas le film, difficile de rester insensible devant ce guerrier virevoltant. Passer derrière Dark Vador avait tout de l'entreprise suicidaire, mais Ray Park parvient à camper un nouvel antagoniste suffisamment impressionnant pour exister. D'une manière générale, j'ai d'ailleurs trouvé les acteurs plutôt convaincants, de Liam Neeson à Nathalie Portman en passant par Ian McDiarmid ou Jake Lloyd. Et la nouvelle partition de John Williams est un nouveau triomphe.
Maintenant, passons au points négatifs. L'écriture maladroite de Lucas, qui tente tant bien que mal de mêler débats au sénat et humour infantile par le biais du personnage de Jar-Jar. Ce personnage prouve une fois de plus l'audace de George Lucas. Souhaitant créer un personnage de bouffon pour offrir une bouffée de fraicheur au milieu de visages souvent crispés, Lucas se prend malheureusement les pieds dans le tapis. Rapidement insupportable, Jar-Jar devient vite le boulet dont la plupart des apparitions irritent plus qu'elles amusent. Le rythme est également en cause. Il y a un réel effort apporté pour installer son univers et ses protagonistes, c'est évident. Mais en dehors des deux scènes fortes mentionnées plus haut, ce premier chapitre reste assez mou du genou. Ensuite, l'utilisation des effets spéciaux devient vite étouffante. Un film tourné de manière plus classique, avec plus de décors réels aurait peut être fait gagner au long-métrage. Car mis à part Tatooine, qui conserve une certaine "réalité", les autres planètes visitées manquent d'âme. En bref, pas mauvais, pas non plus à la hauteur de l'attente (démesurée, il faut l'avouer). Pas mal donc.