À la suite d'un attentat visant la sénatrice Amidala, le chevalier Jedi Obi Wan Kenobi et son impétueux élève Anakin Skywalker doivent assurer la protection de l'ex-souveraine. Sur la piste du mystérieux assaillant, ils remonteront le fil d'une effroyable machination qui pourrait bien menacer la galaxie...
La saga Star Wars fait partie de ces choses auxquelles on pense toujours un grand sourire aux lèvres et une excitation de gosse.
Enfin pour beaucoup c'était avant que La Menace Fantôme débarque dans les salles, vingt ans après la première trilogie. Trop lent, trop gamin, cet opus a dérouté. Conscient des retours parfois incendiaires à l'égard de l'épisode 1, George Lucas entendait donc remettre cette prélogie sur les rails avec L'Attaque des Clones.
On rentre donc dans le vif du sujet en récupérant nos héros dix ans après la bataille de Naboo. Jar Jar fait de la figuration, le côté Obscur assombrit peu à peu le paysage, et les héros se sentent dépassés. L'heure n'est plus à la rigolade. Mais cet épisode 2 est aussi l'occasion pour George Lucas d'enfoncer le clou sur la voie empruntée par ce préquel.
Définitivement, je trouve le propos plus ambitieux. Avec cohérence, Lucas illustre l'inquiétante montée en puissance d'un mal qui a eu tout le temps d'observer les armes de ses adversaires pour les retourner contre eux. Le pire reste à venir mais ses germes sont déjà visibles. Le rythme est plus soutenu, les scènes d'action font plaisir (la chasse au tueur dans Coruscant, la poursuite dans un champ d'astéroïde, la grande bataille finale). Au niveau de la grande histoire, c'est solide. C'est la petite qui fait défaut. Le côté enfantin qui parasitait le premier volet a été gommé certes, mais cette fois c'est la bluette sirupeuse qui fait tache. L'idylle entre Anakin et Padmé est une belle occasion manquée. L'écriture de Lucas est peu confiante, ce qui donne lieu à des dialogues au mieux plats au pire embarrassants (le premier baiser, le batifolage dans l'herbe,...). Si le héros de cette nouvelle trilogie est censé être Anakin, la réalité semble plutôt accorder ses faveurs à Obi Wan, dont l'enquête aux confins de la galaxie est autrement plus intéressante.
Le film souffre malheureusement de cette dualité qui semble coller à cette nouvelle trilogie, alternant le bon et le mauvais avec une constance bien embêtante. Les acteurs sont en majorité bons, mais il est regrettable que le personnage d'Anakin manque d'intérêt. Tout comme Jake Lloyd avant lui, Hayden Christensen se démène comme il peut. Il livre une prestation loin d'être déshonorante mais difficile de transcender quelque chose d'aussi fade.
On peut reconnaitre à Lucas l'audace de conserver la même identité visuelle envers et contre tous. Mais cette prélogie aurait peut être dû être conçue à plusieurs (comme ce fut le cas pour Un nouvel Espoir et L'Empire Contre-Attaque). Certains ajustements (moins de fonds verts, de meilleures scènes intimistes) auraient certainement pu transformer cette Attaque des Clones en vrai coup de force.