Star Tour - Episode IX
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le 18 déc. 2019
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Plus que l’histoire des Skywalker, les neuf Star Wars nous ont narré en fait l’histoire de Palpatine ou plutôt des Palpatines. C’est le parti pris de ce neuvième épisode tant décrié sans doute plus encore que son prédécesseur et nous y reviendrons. Jamais autant une saga n’aura divisé et il suffit de voir les profondes divergences d’appréciation des différentes trilogies au sein de la communauté Star Wars pour s’en convaincre. Cette postlogie a déchaîné les passions et entrainé des débats existentiels qui frisent parfois le ridicule.
Je voudrais mettre deux notes à cet épisode : la première serait de 2/10. 2/10 pour le mépris manifeste que porte cet épisode à la cohérence de la trilogie et surtout à tous les éléments introduits dans l’épisode VIII fussent-ils inintéressants (cf. ma critique des Derniers Jedi pour le détail). Ces nouveaux éléments comme l’abandon du sempiternel affrontement entre les Jedi et les Sith avec la mort de Luke et de Snoke sont battus en brèche dans ce nouvel épisode pour en revenir aux fondamentaux ce qu’on appelle vulgairement « faire du fan service ». La deuxième note qui est celle que je vais garder soit par naïveté soit par respect pour l’ensemble de l’œuvre Star Wars est de 7/10. 7/10 si on regarde le film dans l’absolu et non en comparaison avec ses prédécesseurs ce qui est un exercice, je le reconnais aisément, assez périlleux.
Le film est construit à l’image de la première scène : un rush permanent, de l’action à n’en plus finir, des rebondissements en série de la même façon que le Faucon Millenium rebondit sur les tissus de l’hyperespace pour échapper à une escarmouche de chasseurs TIE. Le principal reproche que je partage concerne cette accumulation d’action qui se fait au détriment de la cohérence. Il manque des scènes pour poser les enjeux, pour expliquer : à titre d’exemple, un unique plan en début de film pour montrer que Snoke n’était qu’une sorte de pantin confectionné dans une cuve à bacta afin de préparer le retour de Palpatine est loin d’être suffisant. De la même manière, les circonstances du retour de Dark Sidious restent floues alors que l’Univers Etendu (balayé par Disney depuis le rachat de Lucasfilm en 2014) regorge d’idées beaucoup plus satisfaisantes comme l’utilisation de clones qui servent de réceptacles pour l’âme de Palpatine par exemple.
L’autre point négatif réside dans deux grosses lacunes d’écriture à mon sens :
1. Le général Hux qui change de camp au dernier moment pour se dresser contre Kylo Ren qu’il a toujours détesté : Disney a cherché à se débarrasser d’un personnage qui n’avait ni charisme ni une grande utilité de manière plus que maladroite (à tel point que même les acteurs à l’écran n’y croient pas)
2. L’existence d’un deuxième holocron (comme par hasard) caché dans les vestiges de l’Etoile de la Mort, menant également à Exegol à travers une nébuleuse, ne peut être qu’une facilité scénaristique
Néanmoins, passons à présent aux éléments que je trouve très intéressants dans ce film au-delà des problèmes de cohérence d’ensemble sur la postlogie.
Le personnage de Rey, tout d’abord, est beaucoup plus convaincant: ses pouvoirs hors norme développés depuis le début découlent logiquement de sa filiation (explication qui manquait jusqu’alors) et son évolution jusqu’à l’incarnation de tous les Jedi au travers de sa personne lors de l’affrontement symbolique final est plutôt réussie. Sur ce point, réentendre les voix des Jedi disparus (Mace Windu, Anakin, Obiwan, Luke, Yoda…) lorsque Rey parvient enfin à entrer en communion avec eux dans la Force n’était pas pour me déplaire.
L’environnement Sith d’Exegol depuis lequel Palpatine, maintenu artificiellement en vie depuis sa défaite au-dessus d’Endor et articulé sur une perche géante, agit dans l’ombre pour son retour, est ma petite perle du film et j’aurais souhaité qu’Abrams insiste davantage sur cet aspect en rendant l’atmosphère du film beaucoup plus sombre comme dans l’épisode III qui faisait la force de ce dernier.
Un autre élément que j’ai apprécié et dont je sais que certains fans ont détesté est l’utilisation de nouveaux pouvoirs de la Force comme la guérison de Force, enfin nouveau pas tellement, seulement à l’écran puisque ce pouvoir était notamment utilisé dans les albums Clone Wars publiés en 2004… Rien de novateur donc et les critiques qui portent sur ce point sont ainsi infondées du moins pour ceux qui prétendent connaitre Star Wars.
Finalement, le dernier aspect que j’ai trouvé particulièrement réussi est au cœur de l’analyse que je porte sur ce film : le lien entre Palpatine et Skywalker. De la même manière que Palpatine a manipulé les midi-chloriens avec son ancien maître Dark Plagueis pour mettre au monde Anakin (élément très peu mis en avant paradoxalement dans les films et seulement évoqué dans la Menace Fantôme), Rey a été conçu par cette manipulation de la Force du moins on le sous-entend. Si on poursuit le raisonnement, les Skywalker sont quelque part tous des Palpatines d’où la scène finale durant laquelle Rey affirme s’appeler Skywalker : elle choisit, par son affinité dans la Force avec les Skywalker et par la dyade qu’elle forme avec Ben Solo, dans quelle lignée et dans quelle tradition elle veut s’inscrire plutôt que de suivre aveuglément son lien de parenté avec Palpatine. C’est aussi le choix qu’elle fait lorsqu’elle refuse de devenir la nouvelle Impératrice Sith grâce à laquelle Sidious aurait pu continuer d’exister. Les Skywalker ont failli sombrer mais ont représenté l’espoir face à la tyrannie : c’est cet espoir que Rey finit par incarner et qui parvient à terrasser les Sith dont Sidious était l’incarnation finale dans ce film. La conflagration finale entre Rey soutenu par Ben Solo et Sidious est ainsi à prendre au sens figuré : c’est ce qui déplaît sans doute à beaucoup de monde mais dans une franchise qui fait de l’affrontement entre les ténèbres et la lumière le leitmotiv principal, il était difficile, à mon sens, qu’il en soit autrement. De toute manière, un énième combat au sabre laser aussi épique soit-il n'aurait pas non plus réglé le problème ni comblé les attentes des fans.
Somme toute, l’Ascension de Skywalker a indéniablement ses défauts surtout de cohérence mais a le mérite de clore la saga Skywalker/Palpatine ce qui était en soi quasi impossible pour une franchise comme Star Wars. D’où l’indulgence que je lui porte. Je considère que l’on pouvait difficilement faire mieux notamment pour le combat final compte tenu des deux premiers opus de la postlogie dont la principale lacune réside dans le fait qu’elle n’a pas été pensée dans son ensemble et que deux réalisateurs se sont renvoyé mutuellement la balle.
Il restait tant d’autres éléments de discussion notamment le personnage de Lando, le dernier effort de Leia pour ramener Ben Solo du côté lumineux, la dyade de Force entre Rey et Ben et les nouveaux pouvoirs qui y sont associés mais j’ai préféré faire (relativement) court et me concentrer sur l’essentiel.
Bien que cet arc scénaristique soit définitivement fermé, la franchise nous réserve encore de belles surprises à l’image de la série en live action the Mandalorian dont la fin de première saison est très prometteuse ou de la nouvelle trilogie d’ores et déjà annoncée dont l’histoire se déroulera 400 ans avant l’avènement de l’Empire.
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Créée
le 7 janv. 2020
Critique lue 322 fois
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