Le pitch est énorme et a d'ailleurs fait des émules dans les projets de remakes des deux côtés de l'Atlantique. Comment se faire de l'argent de poche quand on habite en face d'une banque de sperme ? Mais quand 20 ans plus tard la loi sur l'anonymat des donneurs évolue le retour de bâton fait très mal.
L'idée de départ ne fait pas tout pour autant, bien que le film soit orienté comédie c'est surtout l'authenticité de l'ensemble qui fait le charme du film. Bizzarement on se met facilement à la place du héros, certaines scènes proches de la révélation de son identité débordent de tension.
La manière dont sont amenées les rencontres "familiales" à l'improviste participent également à l'immersion, quand David suit un de ses fils dans la rue accumulant les rencards avec filles et garçons c'est assez ironique sur la caricature du père, mais quand la filature débouche dans une salle de spectacle et qu'on comprend qui sont les spectateurs ça prend aux tripes.
Le timing des scènes est vraiment cliché, David débarque pile au moment adéquate pour aider sa progéniture mais la variété des techniques dans les prises de contacts sont jubilatoires. Que ce soit en livreur de pizza, en plongeur style Mr Bean ou en touriste lourdingue la palette d'identités est digne d'un caméléon. On a même la parodie version super-héros avec l'avatar masqué de David alias El masturbator, et en effet David n'hésite pas à mouiller le chandail pour secourir l'orphelin.
C'est un de mes premiers films en québecois mis à part quelques films U.S doublés et cet exotisme linguistique accompagné de répliques cocasses participe encore plus au ton décalé du film.