Si certaines franchises célèbres arrivent à leurs termes au bout de 40 ans, quelques nanars peuvent s'apprécier sous un jour nouveau ! Après Atomic Cyborg, j'embraye sur Star Crash, un film qui sous certains aspects s'approche de Flash Gordon par son coté ringard assumé, mais en beaucoup plus cheap. Que vient donc faire l'Academy Award Winner, Christopher Plummer, dans cette catastrophe organisée, sinon venir s'amuser comme le reste du casting ? Avec un tel titre, Star Crash, le Crash était prévisible et il sera en effet violent !
Bien évidemment, ce n'est pas vraiment le scénario qui nous intéresse, mais plutôt les charmes de la voluptueuse Caroline Munro, tout juste auréolée du statut de James Bond Girl (L'Espion qui m'aimait) ou de danseuse du ventre (Le voyage fantastique de SinBad). Elle est assortie d'un robot maladroit évadé de Monty Python Sacré Graal. Le trailer d'époque, par ailleurs extrêmement vendeur, n'est pas trompeur, notre amazone de l'espace va évoluer en petite tenue dans des décors psychédéliques façon seventies, de quoi faire passer Barbarella pour une sainte nitouche ! Les effets spéciaux sont un exemple de technicité, on peut apprécier le détail des maquettes artisanales et l'animation en Stop-Motion, qui feraient rougir de jalousie John Dykstra ou Ray HarryHausen... Adieu les fonds noirs moroses de 2001, dans Star Crash, l'espace est aussi coloré qu'un sapin de Noël, et dans un souci d'économie compréhensible, si un plan est réussi, on le duplique volontiers ! Vu la légèreté avec laquelle David Hasselhoff et son compère blond s'expriment sur le plateau, dans des accoutrements dignes de "V, les Visiteurs", il n'y a pas d’ambiguïté, ils savaient où ils mettaient les pieds. Dans le cas contraire, je m'inquieterais des goûts du réalisateur... De grands moments dramatiques nous attendent, un abordage spatial avec des missiles contenant des soldats dissimulés, des combats de catch féminin entre amazones, des tirs de blasters pas tout à fait synchros avec les acteurs, ou encore le fleuret laser, l'arme ultime du futur !
Christopher Plummer, dans le rôle de l'Empereur, reste un orateur hors pair, pas du tout décontenancé par le ridicule du propos. En grand professionnel pince sans rire, sa carrière ne faiblira pas malgré ce film. On ne peut pas en dire autant de David Hasselhoff, s'affirmant plus tard dans K2000 ou Baywatch, avec sa moumoute bouclée et son sourire ultrabrite, il trouve ici un partenaire bien plus loufoque, Marjoe Gortner ! Si on ferme les yeux un instant, la musique de John Barry (Le compositeur de James Bond) pourrait nous faire croire que nous sommes devant un chef-d'oeuvre de la science-fiction, mais les quelques bruitages improvisés nous ramènent à la dure réalité, nous sommes bien face à l'un des monuments du nanar, sinon le Nanar par excellence !