Comme si Jimi, All Is By My Side n'avait pas servi de leçon pour empêcher que tout biopic concernant un musicien célèbre puisse sortir sans la bénédiction de sa famille, nous voici donc avec Stardust consacré à David Bowie.
Et à part la photographie qui n'est pas dégueu, je trouve qu'il n'y a pas grand chose à sauver dans ce film.
Au niveau des acteurs il n'y a rien d'exceptionnel et l'acteur principal ne ressemble tout simplement pas à David Bowie. Il n'est pas nécessaire d'engager des sosies pour faire de bons biopics (la preuve avec le film de Danny Boyle sur Steve Jobs), mais quand on a pas les droits des chansons de David Bowie, avoir un acteur qui lui ressemble un peu aurait permis de faire un peu illusion. Parce que là on a juste l'impression de suivre la vie d'un mec avec une perruque...
Ensuite il y a des points ici et là qui trahissent un manque de budget flagrant, notamment l'usage de fonds verts sur certaines scènes qui est atroce et leur enlève tout intérêt artistique, leur potentiel de ce côté-là étant déjà maigre même avec un budget illimité. Il y a beaucoup de dialogues et on sent que le film dure une heure quarante parce qu'il fallait qu'il dure une heure quarante et pas parce qu'il y avait quelque chose de formidable à raconter. Les scènes musicales ne sont pas fameuses en plus, très plates, et les costumes et perruques ne sont pas convaincants.
En effet, se concentrer sur Bowie qui débarque aux Etats-Unis après avoir sorti The Man Who Sold the World, qui galère lors des interviews, est un peu perturbé par ce qui arrive à son demi-frère puis devient miraculeusement Ziggy Stardust, on s'en tamponne. C'est David Bowie quand même, y'a sûrement des expériences avec la drogue folles pour un tel personnage au début de sa période Glam et tout un travail sur cette nouvelle identité artistique qu'il va se forger avec Ziggy Stardust, mais non, le film s'en tape. Parce que le film se concentre sur le fait que Bowie doit avoir du succès aux Etats-Unis, c'est ça son objectif, du moins pour la première heure du film. On s'en tape des ambitions de son manager, moi j'avais envie de voir ses tourments, ce qui pouvait se passer dans la tête de ce bonhomme qui a quand même pondu de sacrés albums.
Pour la réalisation c'est très lisse et vide, la seule différence entre un drame réalisé pour TF1 et ce film c'est la photographie qui est bien plus léchée (et heureusement qu'elle l'est d'ailleurs), mais c'est ennuyeux, bateau et plat. Et c'est le comble de ce genre de projets parce que c'est par définition non autorisé dans le sens où la famille n'approuve pas, mais ça ne raconte rien alors que ça pourrait justement être sulfureux et donner une image très différente de l'artiste dont on parle.
J'appellerais bien ça du gâchis, mais le potentiel du projet était si mince qu'il ne fallait clairement pas en espérer grand chose.