Jean Luc est dans la place
En ce moment le jeudi soir c'est film à la con. Après 40 ans mode d'emploi, Serial noceur virée vers le cinoche merdouilleux à la française, la comédie à 2 francs 50, avec sa bonne morale à la con, ses dialogues vaseux, son scénario au suspense insoutenable, ses comédiens inoubliables.
Je vais aller droit au but : ce « stars 80 » ne déroge à aucune des règles mentionnées ci-dessus. En terme de cinoche on est dans le médiocre à tous les étages, et encore là je parle des bons moments. En sélectionnant ce film je savais exactement où j'allais : débrancher le cerveau, se vautrer dans le canapé, préparer les œufs de Pâques à écouler avant ceux de Noël qui ne vont pas tarder et appuyer sur play.
La personne qui est née après 1989 n'a aucune chance de voir dans ce film autre chose que ce qu'il est à savoir une bonne vieille merdouille. Pour les autres, cependant, l'affaire peut être toute autre. Stars 80 ce sont ces vieux hasbeen qui refont surface. Soudain on ne parle plus œuf de pâques mais Treets et Raiders. On peut sentir les effluves de Tang, on peut sentir sa langue frétiller sous l'effet de la poudre magique, on peut attraper les cheveux de sa douce avec sa main collante. A nous les autocollants sur le blouson en jean pour se la jouer Maverick ou Iceman. A nous Supercopter, Mc Gyver. A nous les chansons d'artistes portant haut les couleurs du gothique et de la perversion dépravée, Jeanne Mas et Indochine. A nous interville, les yeux d'Anne Sinclair, les déhanchés de Kim Wilde, les concours de tee-shirt mouillés en Sandra, Samantha et Sabrina.
L'essentiel de ce moment est là ; ce n'est pas un film, juste un moment de régression vers une époque d'insouciance, de crise mais pas de morosité absolue. Une époque d'une certaine liberté, une époque où les artistes de variété ne se prenaient pas vraiment au sérieux et faisaient passer à travers leurs œuvres improbables une certaine joie de vivre. Alors oui, je l'avoue, j'ai apprécié de les revoir. Je reste encore halluciné devant le gag lourdingue du hérisson et de François Feldman. Ils ont vieilli, certains bien moins que d'autres, mais sont ici avec un sens de l'autodérision rafraîchissant. Franchement, Jean Luc Lahaie m'a bien fait marrer. Cette succession de tableau de vieux hits, de portraits presque touchant est lourde, mal filmée, sans invention, sans ambition mais on s'en cogne. J'ai posé mon cerveau, je l'ai même éteint, c'est moins pire que de nombreuses comédies US, ça ne dure pas trop longtemps, c'est ringard à souhait et tout ça mis bout à bout, vous savez quoi, ça fait du bien. En plus il y a quelques tubes anglo saxons entre 2 séquences de bus pour nous rappeler qu'il y a aussi eu de bons trucs musicaux dans ces 80's.
Donc une moyenne qui ne veut rien dire d'autre qu'en ces années là j'étais jeune et la vie était encore assez insouciante.