Après l'insupportable Avec amour et acharnement et sans la présence de Christine Angot à l'écriture du scénario (ouf !), Stars at noon avait de bonnes chances de faire remonter Claire Denis dans notre estime. Hélas, non, cette histoire imperturbable de sérieux, dans un Nicaragua de pacotille, n'a aucune substance, son intrigue ne semblant nullement intéresser une réalisatrice qui cherche plutôt à créer une ambiance poisseuse de pré-révolution, autour de ses deux personnages principaux. Hélas, encore, ceux-ci, une prétendue journaliste américaine et un vague homme d'affaires britannique, sont totalement dépourvus d'épaisseur et surtout de crédibilité. Leur histoire d'amour, qui passe par quelques joutes sexuelles fastidieuses, n'a pas non plus d'essence dans le moteur, fade au possible du fait du manque d'alchimie criant entre les deux tourtereaux bloqués en Amérique centrale. Claire Denis aime à filmer le visage d'ange et le corps maigre de Margaret Qualley mais même de cela, on se lasse, autant que de ses pérégrinations ou de ses tentatives désespérées pour récupérer son passeport et des dollars. D'une certaine manière, Stars at noon rappelle les productions exotiques et coloniales que le cinéma français produisait en quantité dans les années 30 et 40 (L'homme du Niger et Malaria, pour ne citer que deux exemples). Dépaysement naïf, intrigue stupide ou nébuleuse et personnages sans consistance : n'aurait-on pas pu demander à Christine Angot d'intervenir à l'écriture, histoire de rendre l'entreprise encore plus vaine ?