Vent d'état

Après un second volet sans intérêt, qui démarrait au quart de tour avec ses affrontements pour mieux caler sur son manque de maîtrise, c'est quatre ans plus tard, en 2008, que Starship Troopers essaye de revenir dans la course. Par chance le héros Johnny Rico et l'ironie reviennent et permettent d'effacer l'opus précédent, pour remettre la saga dans le bon ton et faire de Marauder le seul héritier convenable.

Si le second film était réalisé par le responsable des effets spéciaux du premier, ça a permis d'avoir des effets de grandes envergures. Malheureusement ici, avec Edward Neumeier,le scénariste des deux premiers volets, ces derniers sont revus à la baisse niveau qualité. Mais là, où le deuxième n'avait que ça pour lui, ici c'est avant tout le côté satirique qui revient dominer : l'essence même de Starship Troopers.

Étant dans le même esprit que le premier, il souffre cependant de certains défauts supplémentaires. Les stéréotypes sont trop stéréotypés de manière conne. On dirait qu'on a affaire à une véritable série B, où le recul ne semble pas aussi poussé, où les personnages peuvent vite devenir agaçants. En particulier le noir, allez savoir pourquoi. L'esprit et l'ambiance, eux, sont identiques, font plaisir, mais ce n'est pas très maîtrisé, à la limite du nanardesque sympathique.

Puis d'un autre côté, ça permet au film d'aller à l'essentiel et de ne pas faire d'écart ambitieux un peu gênant comme dans la deuxième partie du premier. Du coup on ne subit aucun problème de rythme. Juste un problème de consistance donc.

Il y a tout de même plein de bonnes idées ici, comme le développement de l'idée de propagande. Avec notamment ce chef de l'armée ridicule qui est une intelligente représentation de nouveaux systèmes de propagandes, qui s'effectuent par le média de la radio avec l'industrie qui plaît le plus aux citoyens : La musique.

Puis c'est toujours intéressant de voir la façon qu'à Starship Troppers de jouer ironiquement avec la guerre. Notamment avec cette intéressante reprise de réplique de Gerge W.Bush qui disait «Ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous», qui devient ici «Si vous êtes contre la guerre, vous êtes contre nous».

En définitive Starship Troopers 3 n'est pas génial mais reste aussi sympa et bidon sur la forme qu'il est intéressant dans le fond. Sinon pour les plus sceptiques au visionnage de celui-ci, la connasse de religieuse donne envie d'y insérer son cierge. Sait-on jamais.