J'ai rêvé que j'étais un mort
La première fois que j'ai vu ce film, c'est parce que Marc Foster l'a réalisé et qu'il y a la belle Naomi Watts. Cette seconde fois, c'est parce que c'est dans la pile de films que je regarde en ce moment.
Le film est à tendance expérimentale mais le scénariste conserve tout de même les codes de la narration afin de solidifier l'histoire. On ressent bien que la forme tend à joindre le fond, donnant ainsi quelques indices sur la fin (les effets de transitions tellement fluides, le jeu de miroir, de trompe oeil, le décalage, les 'bugs', ...). Je dirai que je suis juste déçu par le manque de lien dans la scène finale par rapport à tout ce qui est développé durant le film. J'en attendais plus d'un concept si charmeur.
En fait c'est marrant, je viens aussi de regarder Domino et je trouve que les deux oeuvres sont fort similaires dans la façon d'allier fond et forme. Une fois de plus, je ne cautionne pas ces effets de style en général, mais force est d'avouer que ça se justifie totalement par rapport à la narration. Et puis surtout, si l'on prélève un segment du film, il se tient, ici aussi, seul en tant que séquence exprimentale (je pense par exemple aux symphonies diagonales de Eggeling.
Enfin, les acteurs (ici tout de même plus marquant que dans Domino) effectuent un travail intéressant. C'est certainement Ryan Gosling et Bob Hoskins qui délivrent les performances les plus remarquables, Naomi Watts arrive à verser quelques larmes à la fin (elle pleure dans tous ses films c'est fou!) et Ewan joue toujours bien le paumé (on se souvient de Young Adam et du veilleur de nuit).
Bref, un film intéressant dans sa structure et sur sa forme, qui laissera peut être un peu le spectateur sur sa faim.